Un siècle de luttes, de mobilisations, de confrontations, d’évolution, d’antagonismes, de victoires, mais aussi de défaites. Ce siècle, c’est celui du féminisme haïtien dont on retrouve les racines dès 1915 avec de nombreuses femmes actives au sein de l’Union patriotique contre l’occupation américaine, puis en 1934 avec la formalisation de la première organisation féministe haïtienne, la Ligue féminine d’action sociale.
Dans cet épisode, il est question de la production de pensée, d’idéologie et de théorie féministe en Haïti où le féminisme est marqué par les luttes du dedans (contre le patriarcat, la corruption, la pauvreté, les inégalités), mais aussi du dehors : contre l’impérialisme, le néo-colonialisme et l’ingérence. C’est un mouvement féministe qui doit se battre contre les attaques de l’antiféminisme qui se déploient partout dans le monde et se mettre en travers des récupérations spécifiques que l’on retrouve dans les pays du Sud global : l’ongisation des organisations.
Comment produire de la pensée féministe lorsque les besoins de bases de la population ne sont pas couverts, quand les espaces de réflexions sont en nombres si limités avec un État qui faillit à ses obligations minimales ? N’est-ce pas dans ces contextes que les bailleurs transforment les groupes en gestionnaire de projets ?
« Les marges sont à la fois un site « imposé par les structures oppressives », mais aussi « un site de possibilité radicale, un espace de résistance » ». Ce sont les mots de l’intellectuelle, militante et figure du féminisme noire bell hooks. Pour discuter de la pensée féministe haïtienne, Fania Noël reçoit Danièle Magloire.
L’invitée de Fania Noël :
Danièle Magloire : sociologue et militante féministe, porte-parole et membre du comité de coordination de l’organisation Kay Fanm.
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