17 500, c’est le nombre d’écoles qui étaient répertoriées en Haïti en 2016. En comparaison, le Québec, qui a certes un peu moins de population qu’Haïti, en disposait de 2 600. « Chak dè kay, se yon lekòl ». Avec une population extrêmement jeune, les 340 millions de dollars américains du ministère de l’Éducation nationale en 2018 font bien pâle figure. Pour le même ministère, la République Dominicaine avait la même année un budget de 3 milliards de dollars américains. L’école publique gratuite et de qualité semble un rêve lointain, tant la confiance de l’État est au plus bas. Avec 83 % (Banque Mondiale) des élèves du primaire scolarisés dans le privé, plus qu’ailleurs l’école sert la stratégie de distinction sociale des familles, et ce, quelle que soit la taille de leur bourse.
Le paradoxe haïtien : les parents accordent une grande importance à l’école, et font d’énormes sacrifices financiers pour scolariser leurs enfants. D’ailleurs en 2019, Haïti a atteint un taux de scolarisation jamais atteint dans son histoire. Et dans le même temps ils sont peu investis lorsqu’il s’agit des méthodes, et remettent très peu en question le fonctionnement des écoles ainsi que leurs tarifs en constante augmentation.
L’éducation creuse un trou dans le budget des familles haïtiennes sans garantie sur la qualité de l’enseignement délivré.
Invitées
Nastassia Colimon Bernard, psycho-éducatrice, fondatrice et directrice La Ressource, un centre éducatif spécialisé dans les troubles de l’apprentissage.
Jémimah Labossière, éditrice en cheffe à AyiboPost. Fondatrice et directrice des Éditions Porte-Plume, maison d’édition spécialisée en livre jeunesse.
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