Pourquoi la situation des citoyens haïtiens malmenés en République dominicaine et ramenés en Haïti dans des conditions abominables a-t-elle également disparu des préoccupations exprimées par les chefs de l’exécutif ?
Pourquoi l’expression « lutte contre la corruption » a-t-elle quasiment disparu des priorités exprimées par le CTP et le gouvernement ?
Si l’on s’appuie sur les théories du corps en politique, pourquoi le visage du coordonnateur du Conseil présidentiel exprime-t-il regards et sourires pas loin de l’extase et de la béatitude ?
Pourquoi la situation des citoyens haïtiens malmenés en République dominicaine et ramenés en Haïti dans des conditions abominables a-t-elle également disparu des préoccupations exprimées par les chefs de l’exécutif ?
Pourquoi le pouvoir politique communique-t-il de moins en moins en créole ? Quelques phrases, au milieu d’un discours en français – et encore pas tous ne le font – et absence quasi totale de communication écrite en créole.
Pourquoi Fanmi Lavalas n’a pas produit un argumentaire sur la nécessité de reconstituer une armée, quand c’est le pouvoir Lavalas qui avait détruit l’armée plutôt que d’en modifier les fonctions et le fonctionnement ?
Pourquoi le pouvoir politique communique-t-il de moins en moins en créole ?
Pourquoi un homme politique ou une formation peuvent-ils dire tout et son contraire, passer d’une action incohérente à une autre action incohérente sans état d’âme ni compte à rendre ?
Pourquoi une certaine gauche, ou des gens autrefois de gauche, se lancent-ils dans des alliances avec le secteur des affaires, des fractions du PHTK pour des miettes ou des zones de pouvoir ? Pourquoi ne parlent-ils pas au pays pour lui dire, de préférence par écrit, que selon eux, c’est la chose à faire et que cela entre dans le processus de transformation d’Haïti vers plus de justice sociale ?
Depuis la chute des Duvalier, à part les violences des tentatives de dictature militaire, Lavalas et le PHTK ont établi les pouvoirs les plus anti-institutionnels et antidémocratiques. Pourquoi, soudain, une alliance entre les avatars et transfuges de ces deux formations pourrait produire des élections démocratiques ?
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Pourquoi des adolescents de seize ans, filles et garçons (l’adolescence reste un privilège social) deviennent-ils des monstres en rupture avec tous les codes d’une société qui ne leur a rien donné ?
Pourquoi n’a-t-on pas écouté les écrivains et les chercheurs qui disaient, écrivaient, démontraient que ce pays était lui-même une monstruosité dans son organisation sociale et politique, parce que trop d’inégalités sociales, trop d’exclusion, d’exploitation et de domination, un État jamais au service de la nation, la lumpenisation du peuple des villes…
Pourquoi des adolescents de seize ans, filles et garçons deviennent-ils des monstres en rupture avec tous les codes d’une société qui ne leur a rien donné ?
Pourquoi, en plus des vies enlevées par la violence, ne lit-on pas la portée de la destruction de l’ancien Port-au-Prince et celle du foyer agricole et culturel qu’est la région de l’Artibonite, dans leur conséquence sur l’avenir ? Alors que, dans le contexte national et international, pas besoin d’être sorcier pour comprendre à qui, demain, cela pourra servir ?
Par Lyonel Trouillot
Image de couverture | Femme noire appuyée contre un mur, le regard perdu dans le lointain, en pleine réflexion.
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