Les employés de l’OAVCT sont en grève depuis plus d’un mois. Le service d’assurance des véhicules est complètement paralysé. Ce mouvement baptisé « grèv bra kwaze » est entamé suite à la publication d’une circulaire publiée par la commission de restructuration de l’OAVCT. A quand la fin de cette crise qui remonte à mai 2017 ?
Depuis le 2 mai 2018, le syndicat des employés de l’Office assurance véhicules contre tiers (OAVCT) a initié un mouvement de contestation dénommé : « operasyon bra kwaze ». Il a été lancé pour protester contre la publication d’une circulaire publiée par la commission de restructuration de l’OAVCT. Selon Christopher Doll, premier délégué du syndicat des employés de l’OAVCT, la grève des employés va durer tant que la commission de restructuration sera à la tête de l’OAVCT. « Nous réclamons la dissolution de cette commission, car Wolf Dubic gère mal l’OAVCT et commet beaucoup d’abus vis-à-vis des employés », précise Doll lors d’une entrevue accordée à Ayibopost.
Plusieurs faits sont reprochés à la commission de restructuration. La révocation de plusieurs centaines d’employés sur la base qu’ils ont été mal nommés. Des révocations arbitraires de plusieurs employés. Christopher Doll rapporte ainsi le cas d’un employé mis à pied à son retour d’un mois de congé de maladie. Le chef de file de la grève a signalé entre autres cas la nomination de treize agents de sécurité affectés à la sécurité personnelle de Wolf Dubic, coordonnateur principal de la commission de restructuration.
Si ces faits ont à coup sûr entrainé la contestation des employés de l’OAVCT, c’est surtout la circulaire de la commission de restructuration qui a favorisé la reprise de la grève. La circulaire datée de mars 2018, a invité chaque employé à mettre à jour son dossier en apportant à la direction des ressources humaines : « Un CV avec référence obligatoire accompagné d’une lettre de recommandation obligatoire ; copie de l’acte de naissance ou extrait des archives ; copie de l’acte de mariage ou extrait des archives ; 2 photos d’identité récentes ; copie de la carte d’identité ou de la carte électorale accompagnée du matricule fiscal ; copie de l’acte de divorce (le cas échéant) ou extrait des archives ; copies de diplômes ou de certificats ».
Chistopher Doll a toutefois souligné que la commission dans son ensemble n’est pas le principal problème des employés, mais plutôt Wolf Dubic le coordonnateur de ladite commission, lui-même. « Si pou komisyon an ta kontinye fè travay li, fòk Wolf Dubic pa ta ladan l ankò », soutient le délégué du syndicat des employés. « M. Dubic est celui qui décide réellement au sein de la commission ; M. Frank Fils Bonhomme et Mme Goethie Varnelle Morency ne sont que deux zombis, c’est-à-dire des membres sans pouvoir réel. « D’ailleurs, les lettres rédigées par la commission ne portent que la signature de M. Wolf Dubic », souligne Christopher.
Pour les raisons mentionnées précédemment, le syndicat des employés demande la suppression de la commission de restructuration, et la nomination d’un nouveau directeur à la tête de l’OAVCT. Ils réclament la signature d’un protocole d’accord avec l’exécutif en vue d’annuler les nombreuses révocations au sein de l’office. Les employés se plaignaient déjà de n’avoir pas été consultés et de n’être pas représentés au sein de de la commission de restructuration.
Les membres de la commission explique que l’institution avait retrouvé, jusqu’à février 2018, un certain équilibre après le départ de l’ancien directeur Elie Blaise. Il a été bouleversé selon eux uniquement à cause des arrêts de travail du personnel. Les membres de la commission affirment en outre qu’ils n’entendent pas privatiser l’office et qu’ils ne reçoivent d’ordre d’aucun groupe d’hommes d’affaires.
Conséquences de la crise
La grève des employés de l’OAVCT a déjà occasionnée au niveau du trésor public une perte de 100 millions de gourdes environ. Des chauffeurs dont les polices d’assurance sont arrivées à expiration depuis le 29 mars 2018 risque d’être sanctionnés par les agents de circulation de la police nationale. En ce sens, l’Office de protection du citoyen suggère au Directeur Général de la Police nationale d’Haïti de ne pas sanctionner les automobilistes jusqu’à ce que la crise de l’OAVCT soit résolue. Comme autres conséquences de cette grève, les clients de l’OAVCT victimes d’accidents ne peuvent être assistés, et les propriétaires de véhicules, victimes d’accidents de la circulation ne peuvent être indemnisés alors que le service est déjà payé.
Le ministère de l’Économie et des Finances a demandé aux employés de reprendre les activités à l’OAVCT depuis le 26 avril 2018. Mais tous les bureaux régionaux de l’OAVCT sont actuellement fermés. Christopher Doll, également chef de section au service de constat, souligne que la solution à la sortie de crise ne tient qu’à la démission de Wolf Dubic. à la tête de la commission technique de restructuration de l’OAVCT.
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