ÉCONOMIE

Les chaudières d’Haïti sont très demandées aux Bahamas et en RD

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Coup d’œil sur une industrie remplie d’opportunités

La demande pour les chaudières en aluminium provenant d’Haïti reste importante en République Dominicaine et aux Bahamas.

C’est pour satisfaire ces marchés que l’agronome Lygens Joseph a démarré l’atelier Lakizin S.A dans le Nord’Est du pays. Cette institution spécialisée dans la fabrication des chaudières écoule sa production en dehors du pays.

« Pour avoir une quantité de chaudières, les [acheteurs étrangers] étaient obligés de placer leurs commandes dans plusieurs ateliers », raconte Same Lourdes Joseph, la sœur de Lygens Joseph qui gère les opérations à Lakizin S.A.

« La demande est grandiose et les matières premières sont disponibles », se réjouit Same Lourdes Joseph qui s’appuie sur les entreprises qui fabriquent des portes et fenêtres pour acquérir des « restes d’aluminium » à 35 gourdes la livre.

L’atelier qui produit une centaine de chaudières par jour vient résoudre un problème de professionnalisme dans la région, selon Joseph.

Invasion du Stainless

L’abondance de contrats et de matière première à Lakizin S.A contraste avec la situation de Felet Vendredi, un professionnel dont l’atelier se trouve à Fontamara 27, non loin du Marché Poisson.

« De nos jours, la chaudière est la seule production de mon atelier », révèle Vendredi qui traîne 42 ans d’expérience dans la fabrique des ustensiles de cuisine comme les casseroles et cuillères ou les chaudières.

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Simultanément, l’homme dont l’atelier compte cinq ouvriers se plaint de l’inondation du marché haïtien par des produits de type Stainless provenant principalement de la République Dominicaine et parfois des États-Unis.

« Rares sont les clients qui placent des commandes en grande quantité », se plaint Vendredi. Le professionnel enregistre également un manque de matériels.

« Avec les industries de recyclage, l’aluminium a pris de la valeur », dit-il. « La livre est passée de 15 à 30 gourdes. Comme conséquence, les livreurs habituels ont diminué et l’atelier est donc contraint d’acheter ces matières premières au prix de 30 gourdes. »

Avec les industries de recyclage, l’aluminium a pris de la valeur. Photo: Emmanuel Yves Moïse / Ayibopost

Fabrication des chaudières

La fabrication des chaudières renferme plusieurs étapes. D’abord, l’aluminium utilisé doit être fondu avant d’être versé dans une moule. Celle-ci est réalisée à base de terre et présente aussi la forme que l’objet doit prendre.

Ensuite, la moule est placée dans un cadrage de bois pour préserver sa forme. Arrivé à cette étape, l’aluminium fondu prend la forme de la chaudière.

Ce processus est complété (si possible) par la réparation de certains défauts liés à la malformation. Et finalement, le produit est lavé pour être mis en stocks avant sa livraison.

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Les chaudières sont produites par numéro. Chaque numéro correspond à une taille bien précise. Le prix de la chaudière dépend aussi de son numéro.

Les chaudières sont produites par numéro. Photo: Emmanuel Yves Moïse / Ayibopost

L’atelier de Felet Vandredi vend ces ustensiles en gros et en détail dans la partie ouest du pays. Vendredi informe qu’il vend l’unité au prix de 500 gourdes. C’est le cas par exemple de la chaudière numéro 20 apte à préparer 5 livres de riz.

« Mes productions s’acheminent le plus souvent au marché en fer lorsque les grossistes les sollicitent », dit Vendredi alors qu’il ajuste une pièce dans un couvercle déformé. Exceptionnellement, ces chaudières sont exportées à Miami et en République Dominicaine.

Quant à Lakizin S.A, elle fait face à une demande importante. « Les commandes placées par les grossistes sont aussi écoulées en République Dominicaine et à Bahamas », fait savoir Same Lourdes Joseph qui décrit l’activité comme étant très prometteuse.

Lakizin S.A ne vend pas ses produits par unité et cette entreprise a aussi l’avantage d’être placée dans une ville frontalière, Ouanaminthe-Dajabón.

 

Journaliste à AyiboPost. Communicateur social. Je suis un passionnné de l'histoire, plus particulièrement celle d'Haïti. Ma plume reste à votre disposition puisque je pratique le journalisme pour le rendre utile à la communauté.

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