La lecture est aussi exigeante que l’écriture. Il faut savoir écrire sur les lignes. Il faut savoir lire entre les lignes. L’écriture étale aux yeux des personnes qui la pratiquent, à n’importe quel niveau, un riche tableau de modèles de production et de création que la lecture aura à apprivoiser.
Zen, tripotay, pwent, humour, ironie, métaphore, flatterie, félicitation, adulation, ridicule : l’esprit a à discerner. L’écriture se commande et astreint trop souvent à prendre les formes de ses élans. La lecture a à les conquérir.
Feuille à potins, tabloïd, journal, magazine, revue : ses intérêts et ses détentes!
La note, le billet, la missive, la lettre, un avis, une mention, une remarque, une annotation, une instruction, un avertissement, une information : ouah! Le choix est à faire … par devoir, par obligation et par prescription.
Aventure, roman, comédie, nouvelle, poésie, annales, cahiers, documentaire, histoire : l’assortiment s’éveille. Œuvre fructueuse de choix selon sa bourse, son humeur et ses chemins.
L’écriture est anganman. Elle se cache derrière un droit de parole. La tête fait parler et les mains et la bouche. Et, tout le corps, dirais-je, considérant que la danse est une puissante expression de soi.
La lecture est céphalopode. Elle explore hors de ces distinctives à se donner le droit à l’information comme son podium ponctuel d’exemption. Raison : tout écrit est information, stricto sensu.
L’écriture, je la savais diverse en ses constituantes. La lecture, je la trouvais ample mais je comprends davantage, de plus en plus, de mieux en mieux, que braver les mots, les signes, les photos, les tableaux, la musique, la danse, la broderie, bref, côtoyer les arts demande son montant d’argent et son taux d’intellectualité pour les choisir, les qualifier et surtout, surtout, surtout, les interpréter. Sans zigzag, une persuasion : « Konn li pa di lespri ! ».
Ottawa le 16 février 2016
Michel Riquet Dorimain
Dany Laferrière sur l’écriture et la lecture!
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