Rien n’aura défini notre génération plus que le Hip Hop. Mondialisé avant la mondialisation, le rap est le premier genre musical à avoir fait tomber toutes les barrières géographiques du monde. Ce mouvement culturel global a débuté sur la terre de Dessalines vers les années 80 avec, comme figure de proue, Master Dji mais ce n’est que deux décennies après que le Hip Hop connait son âge d’or en Haïti. Avec la popularité et la qualité du rap que produisaient des groupes comme Barikad Crew, Rockfam, Mystik, Magic Click, etc… ce style avait atteint son paroxysme de 2004 à 2010.
Le rap, durant cette période, était social; il tenait un discours qui touchait les cœurs et élevait les esprits. Mais depuis quelques années, on assiste à une dégradation criarde de ce style musical et de cette culture. Disons les choses comme elles sont, ces jours-ci le Hip Hop Kreyol est en grande partie de la MERDE.
C’est donc avec grand plaisir que nous avons pris connaissance du message publié par K-Libr hier sur sa page Facebook. Un superbe et touchant message d’espoir que nous souhaitons partager avec vous aujourd’hui. Nous vous invitons également à faire comme nous et à supporter le projet REVOLUTION en vous procurant cet album, avec l’espoir que Azee, K-Libr, Lucci et Holly Gizzle sauront élever le niveau parce qu’aujourd’hui REVOLUTION*, c’est exactement ce qu’il faut au Hip Hop Kreyol !
« Le temps est révolu, il est temps que ce grave besoin de production de qualité auquel la musique urbaine haïtienne est confrontée soit étanché. Cette révolution ne sera pas télévisée, elle sera vivante et ne se fera pas sans vous. Le hip hop haïtien, fenêtre culturelle d’une société juvénile infestée par la gangrène de la pauvreté mentale, est depuis quelque temps freiné dans son élan. Trépigné, martyrisé, meurtri, par des racailles figurine de starlette, des mythomanes et des mégalomanes, qui n’ont comme thématique que les guns, la dope, et les filles de joie victimes ou conscientes et une vie de crew solidarisée sur la poudrière qu’est leur misère. Érigé par des dits D.O en artisans de rime maladroite, débiteurs de connerie, fabulateurs singeant une vie de fiction à la hollywoodienne.
Le rap comme discours social devient pitoyablement à travers ses quelques récentes éditions, le manifeste d’un mode de pensée dégradant et un mouvement d’abattage des valeurs fondatrices de cette société dans ses strates moyennes et bassement placées. Dénigré par ces parachutés enfermés dans bunkers antipopulaires, promu dans ces studios de médias où les crapules pullulent.
Votre attention n’aurait été pour moi que l’assouvissement de cette soif de dire, de vociférer dans les zones d’ombre. Mais avant de faire ma reddition dans cette infamie qui pollue les ondes, je vous propose fidèles lecteurs d’être en première loge d’un rendez-vous avec l’histoire du collectif dont j’en fais partie.
Le label West-I Entertainment présente le projet REVOLUTION. Un concept non innocent pour illustrer une rupture non violente avec la donne, et l’installation de manière irréversible d’une nouvelle approche du hip hop Haïtien. Cet album se veut de raviver la sève de la conscience de tout mélomane ou non, vivant dans ce désert humain. Une innovation, une proposition, un alternatif, ces quelques mots résument ce projet qui saura insuffler les anémiés d’une musique consciente, élaborée, qui diverti sans galvaudage.
Loin d’une vision puriste du rap dans son âge d’or jadis, ce laser est le lieu d’une symbiose de style musical différent. Les quatre artistes Azee, K-Libr, Lucci et Holly Gizzle à travers les 10 morceaux que comporte cet opus ont su de leur prouesse marteler sur des prods de standard international cette poésie qui jacte sur les problèmes sociaux et sociétaux. »
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