Dans la plupart des cas, nous ne nous indignons que pour les choses qui nous dérangent et nous atteignent personnellement. C’est tout à fait compréhensible car il n’est pas toujours aisé d’user d’empathie pour se mettre dans la peau de l’autre et pour mieux appréhender son ressenti ou son vécu.
Depuis quelques temps déjà, la situation de « blakawout » généralisé qui sévit en Haïti ne m’indigne plus. Comme tant d’autres, j’ai oublié ce que c’était le blakawout.
Il me semble très lointain, le temps où nous devions allumer les lampes à gaz ou les bougies à la maison pour faire nos devoirs le soir. Nous poussions des cris aigus et chantions à
Il me semble encore plus lointain, ce jour où ma sœur et moi avons manqué de finir calcinées parce que notre bougie trahie par le vent, avait mis le feu aux rideaux de notre chambre et continuait de se propager gaiement dans la pièce…
J’ai oublié ce que c’était le « blakawout » parce que depuis le temps révolu des bougies et des lampes à gaz, nous avons, à notre échelle individuelle, pris des dispositions pour résoudre ce problème majeur de fiabilité et d’efficacité du réseau EDH. Plans A, B et C ont été mis sur pied: branchement EDH, installation d’un « inverter » et achat d’une génératrice pour la recharge des batteries d’ « inverter ». Pour mes voisins plus modernes et pour les adeptes de l’énergie verte, les panneaux solaires sont également de rigueur.
Alors oui, j’ai oublié le blakawout et ses effets néfastes sur le développement économique et social de mon pays. Nous sommes coincés avec une entreprise publique chroniquement déficitaire, avec une loi consacrant un monopole absurde et insoutenable, et avec des vautours qui, exploitant la faiblesse de l’Etat, ont conclu des contrats de vente léonins ignorant les intérêts de la population.
Je me suis pourtant résignée et j’ai accepté égoïstement de multiplier mes dépenses en énergie sans penser une fois qu’il me fallait revendiquer l’accès à un service public de base et de qualité. J’aurais peut-être continué à ignorer le blakawout n’é
Il est donc temps de se pencher sérieusement sur cette problématique, de développer une politique énergétique prenant en compte la décentralisation, les énergies renouvelables, l’expertise et l’utilisation des fonds privés, notamment par le biais de partenariats
Comments