En regardant le AyiboTalk (kijan’w wè Ayiti nan 50 an?) réalisé par Ralph Thomassin Joseph, je découvre que les jeunes haïtiens n’ont aucun projet pour changer les choses ici. C’est vrai que c’est dur, c’est difficile. Je poste ici une proposition pour changer les choses au quotidien, sinon se changer soi-même puisque enfin c’est nous Haïti tout de même!
L’on a toujours tendance à avoir de grands rêves. C’est même encouragé. Parfois on fait des rêves sans vraiment se faire une idée de la manière de les réaliser. C’est très encouragé, si l’on croit ce documentaire sur la pensée positive intitulé Le Secret, diffusé en boucle sur les chaînes de télévision haïtienne après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Les rêves, c’est merveilleux !
Tout le monde rêve de devenir un grand homme. Martin Luther King, Ghandi, Mère Teresa, Jésus, Nelson Mandéla… sont des modèles qui inspirent l’humanité. Tout le monde désire réaliser de grandes actions, des exploits, des faits extraordinaires qui méritent des prix Nobel ou des Grammy, si ce n’est le Guiness Book. Il est un fait que le monde entier sera redevable à celui qui découvrira le remède du cancer ou du SIDA, celui qui éliminera les guerres ou la faim dans le monde, celui qui résoudra le conflit israélo-palestinien, etc. Il est clair que notre ego a besoin de se surpasser, de relever de grands défis, de s’accomplir en poursuivant de grands idéaux. C’est très encouragé pour la connaissance et le développement de son potentiel.
Ce sont les petites actions qui nous rendent grands.
Pour accomplir de grandes tâches il faut commencer par réaliser des petites. Ce sont parfois les petites réalisations qui s’accumulent, qui s’accolent et qui deviennent des exploits. En lisant la biographie des grands hommes, on s’aperçoit que leur grandeur est souvent faite d’un ensemble de petites actions ordinaires, ou du moins qu’ils ont commencé par faire de petites actions ordinaires avant d’en réaliser des grandes.
Les grands rêves nous barrent la vue sur ce que l’on peut faire ici et maintenant. Oui, là où l’on est. Chez soi, à l’école, à la Fac, dans le quartier, dans la rue, dans le bus, au travail… Là ! On est tellement focalisé sur le prix Nobel ou le Grammy Awards qu’on n’est point interpellé par le réel au quotidien. Ne serait-ce que commencer soi-même par dire bonjour à ses voisins, par remercier les autres pour le bien qu’ils nous ont fait, par s’excuser pour le tort que l’on pourrait causer, par venir à l’heure au bureau, par respecter ses collaborateurs, en commençant par ses subalternes… Ce serait un bon début.
Puis on verrait bien quoi faire pour améliorer ses rapports avec son environnement quotidien. A la maison : faire la vaisselle, ranger la chambre, essuyer le salon ou la bibliothèque, balayer la galerie, ranger les livres, ranger les vêtements… Dans la rue : respecter le bien commun, respecter les lois de la circulation, gérer ses déchets, respecter les espaces publics… Au travail : jeter les déchets à la poubelle, ranger ses dossiers, réduire son utilisation des réseaux sociaux sur Internet, ne pas monopoliser l’ordinateur, chasser l’eau de la toilette…
Ensuite, on verrait quoi faire pour aider les autres qui sont près de nous… Après, on pourrait commencer par penser à la communauté, au pays, à la Caraïbe, au Monde… On peut ne jamais en arriver là mais on restera quand même un Grand Homme, un modèle à suivre, dans la mémoire de ses enfants, de ses amis, de ses voisins, de ses collaborateurs et (pourquoi pas ?) dans celle de ses concitoyens ! On aura cultivé les qualités des grands hommes.
Le leadership des petites actions
C’est un rêve de vouloir du jour au lendemain changer le système haïtien, c’est un rêve de penser que l’on peut changer ainsi la mentalité des gens par une révolution culturelle, c’est un rêve de croire qu’on a la solution aux maux du pays ou qu’un gouvernement, un messie ou Dieu viendra nous apporter le développement, la solution à nos problèmes en Haïti. Personne n’a la recette magique. La vérité : c’est à nous tous de faire ce changement en commençant, comme si de rien n’était, par réaliser chaque jour de petites choses ordinaires. Si on les réussit, on commencera par avoir du succès. Si on persévère dans cette voie du succès, on ira de succès en succès… toujours dans les petites choses, on réalisera de grands changements et l’on deviendra, comme si de rien n’était, un Grand Homme.
C’est, dans notre cas, très très recommandé.
Image: 2feetafrica
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