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Boulo Valcourt: l’art avant l’artiste

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Le 17 novembre, Henriot Boulo Valcourt est décédé d’un cancer dans la ville de New York.Coup d’œil sur le parcours de ce musicien d’une tranquillité remarquable.

Boulo Valcourt s’est éteint à l’âge de soixante onze ans après avoir résisté à un cancer. La nouvelle annoncée le 17 novembre dernier a consterné beaucoup de mélomanes. Le guitariste dont la mort attriste le secteur musical, laisse derrière lui une riche carrière et une discographie impressionante.

Boulo a débuté à seize ans au sein d’un orchestre dénommé Les Copains. « C’est l’époque où les cinémas avaient l’habitude de faire jouer les minis-jazz avant les projections », nous apprend Ludwy René Jean Paul, animateur d’émission musicale. Selon M. Jean-Paul, Les Copains fût probablement la meilleure formation de mini-jazz en Haïti. Au sein du groupeBoulo s’est fait remarquer par ses belles performances et la maitrise de sa guitare. Même après son voyage pour ses études au Canada, il était resté fortement attaché à la musique.  Pendant son séjour aux Etats-Unis, il intégra les groupes Ibo Combo et Horizon 75 qui jouaient un Konpa au style Rock & Roll accentué sur la guitare électrique beaucoup plus que les autres instruments.

Les meilleurs moments de sa carrière, il les connaitra au sein du Carribean Sextet où l’artiste a vraiment révélé ses talents de compositeur. Avec Carribean Sextet, le public découvre des airs charnels de Boulo qui s’était complètement libéré de sa timidité. Les textes de cette formation muicale « sont souvent des textes grivois légers ayant une double connotation », explique Ludwy. On se souvient notamment du tube La chatte de Fifi ou de KòK Gagè qui a été repris par le chanteur Réginald Cangé sur l’album « Happy 50 Konpa » de Richie.

Au sein du Caribean Sextet, Boulo a collaboré avec Toto Laraque et Lionel Benjamin. Après la dissolution du groupe, il a essayé de former ses propres orchestres. « Djanm » et « Pikliz » n’ont pas eu un aussi grand succès que Caribean Sextet.

Un artiste plus qu’une vedette

Le talent de Boulo Valcourt n’a jamais affecté son humilité, son calme et sa timidité.« Ses œuvres sont mieux connus que lui. Son caractère explique sa faible popularité »,souligne Ludwy qui voient ces mêmes caractéristique chez des artistes comme Fabrice Rouzier et Kéké Bélizaire, ceux qui travaillent pour que leurs œuvres les précède. L’art avant l’artiste.

Pour l’animateur musical, Boulo a été un excellent guitariste et compositeur, une voix singulière qui laisse de très bons souvenirs à sa génération.

Durant sa carrière, Boulo Valcourt a collaboré avec d’autres grands noms de la musique haitienne comme le tambourineur Lenor Fortuné (Azor) et le pianiste Réginald Policard. Bien avant Allan Cavé, il mettait en musique les textes du poète Syto Cavé. « La Pèsonn » qui demeure l’œuvre la plus connue de l’artiste, est le résultat de cette fructueuse collaboration.

Hadson A. Albert

Image: Janlik.art.prod

Journaliste et communicateur

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