Minuit moins 10….
Les musiciens sont sur scène. Julio s’affaire à terminer l’arrangement des appareils, Ti Joel, Jeff, Ti Marco et Alex accordent leurs instruments. Carlo est prêt et vérifie son téléphone, Richard fait de grands gestes et demande d’ajuster son micro. Michael est le seul à ne pas être sur scène. Où est-il? Subitement, Richard s’écrie: nou lage! La musique démarre… Voilà Mike!
Michael fait toujours son entrée de façon spéciale. Après 15 ans, je connais la routine par cœur! Voyez-vous, pour moi, une soirée avec Carimi est un voyage au pays du plaisir où je me promène de chansons en chansons avec une extase grandissante. Dès le début de la soirée où Haiti Bang Bang est très souvent leur première prestation, suivie de Baby I missed you, en passant par Fanm sa move, Im a freak, Por favor, pour finir avec leurs meringues carnavalesques, le public est enflammé, l’adrénaline est à son top.
Tout le monde est heureux. Dans leur interaction avec le public, spécialement « Medam devan djazz yo », il n’y a pas moyen d’échapper au charme de CARIMI. Mes expériences avec le groupe sont nombreuses et aussi extraordinaires les unes que les autres. Si je me mettais à retracer mes meilleurs moments avec CARIMI, une page ne suffirait pas: on commencerait avec septembre 2012 où j’ai eu mon premier autographe de Mickael; le 28 juillet 2009 où j’ai officiellement pris place « devant djazz la » (je ne sais toujours pas comment j’ai pu passer à travers la foule); les fêtes de fin d’année 2009 où j’ai assisté à tous les bals de Carimi à Port-au-Prince et où j’ai dansé sur la scène avec l’un des chanteurs; Pâques 2010 à Montréal où j’ai reçu des menaces provenant d’une fan qui voulait que je demande à Carlo de prendre une photo avec elle (Merci Carlo!); mes weekends à New York; « Labor day » sur le bateau; ect.
Avec CARIMI j’ai appris à apprécier le Konpa. C’était une rupture avec la musique pop américaine que je ne regrette pas. Ma passion pour CARIMI m’a aussi permis de découvrir d’autres groupes mais surtout m’a rapproché de mon papa qui est un passionné de musique en général. Avec ma nouvelle curiosité pour le Konpa, papa a profité pour me faire découvrir des groupes comme Tabou Combo qu’il comparait souvent avec Carimi, les Shleu Shleus, DP express, Magnum band, Mizik mizik, et Zin.
Le départ de CARIMI de la scène musicale me rend très triste.
J’ai pleuré comme un bébé à l’annonce officielle de la nouvelle. Des pleurs de chagrin mais aussi de colère. Je suis très vexée et frustrée de la façon que cela s’est fait. J’espérais que Michael s’adresserait au public puisque c’est sa décision de quitter le groupe qui a entrainé la dissolution de celui-ci. Je crois que les fans méritent quand même un mot de sa part. J’espère qu’il le fera très bientôt. Le simple fait qu’un membre choississe de laisser le groupe ne devrait pas entraîner la dissolution du groupe! Ce n’est pas la meilleure solution à mon avis.
Néanmoins, je suis consciente que ce choix n’a pas été facile même si Richard, Carlo et Fito ont jugé bon de mettre fin à l’aventure CARIMI après les déboires de ces derniers mois.
Cette décision était vraisemblablement la meilleure pour eux. Bien que mon cœur soit déchiré, je préfère célébrer ces 15 ans de « bèl kout gita » de Glenny, de « gouyad » de Carlo, d’énergie de Michael et de sourires charmeurs de Richard!
Ces 15 ans de bonne musique et de représentation de la culture Haïtienne à travers le monde!
Ces 15 ans où CARIMI est devenu pour moi une famille!
Kou a fè’m mal se vre men malgre sa nou di n’ap mouri pou CARIMI!
Aurélie Fièvre
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