Les conjoints des occupants américains ont créé cette bibliothèque
Malgré les défis auxquels font face de nombreux centres documentaires dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, le Library Club of Haïti à Bourdon, en existence depuis près d’un siècle, continue à accueillir les amateurs de livres, créant ainsi un lieu propice à l’épanouissement et aux échanges culturels.
L’initiative prend naissance le 2 janvier 1924, pendant l’occupation militaire d’Haïti par les États-Unis.
À l’époque, « des épouses d’officiers et d’hommes d’affaires de l’expédition se sont unies pour mettre sur pied la bibliothèque anglaise », raconte à AyiboPost l’actuel responsable du club, le Canadien Thomas Adamson.
Ces dames ont, selon le PDG de la compagnie de marque SAFICO, donné au Club ses premiers livres.
The Library Club of Haïti, anciennement connu sous divers noms tels que le Cosmopolitan Club et le Colony Club, a été établi sur le site terrien du Club des Officiers des Forces armées américaines.
En 1928, après la privatisation de l’espace par le gouvernement américain, le site du Club des Officiers des forces armées américaines s’appellera American Club, avant de devenir aujourd’hui le Pétion-Ville Club.
Il convient de souligner que The Library Club of Haïti demeure une entité distincte, opérant indépendamment du Pétion-Ville Club. Bien que les deux structures partagent le même lieu physique, ils maintiennent leur autonomie organisationnelle et opérationnelle.
« Nous partageons le même espace, mais le club n’a aucun lien avec le Club de Pétion-Ville ni avec l’ambassade américaine » précise Thomas Adamson, installé en Haïti depuis une quarantaine d’années.
Tout comme l’école d’agriculture de Damien, le Library Club of Haïti représente un vestige de l’occupation américaine.
L’occupation « fait partie de notre histoire », relate Adamson. Dans la bibliothèque, continue l’entrepreneur, « il existe un ensemble d’ouvrages traitant la période ».
Les membres du club, ouvert chaque deuxième samedi du mois, se réunissent régulièrement pour des rencontres animées, alliant échanges, dégustation de mets, jovialité et discussions.
L’institution à but non lucratif compte près de 3 700 livres, un legs perpétué au fil des ans grâce aux cotisations d’inscription des membres pour l’achat de nouveaux livres et aux donations d’anciens membres, parfois résidant à l’étranger.
La situation d’insécurité dans le pays n’a pas épargné le club qui, selon le responsable, observe une baisse du nombre de membres, mais aussi une certaine irrégularité des activités hebdomadaires habituelles.
« Avant la pandémie de Covid-19, le club avait près de soixante membres, mais ce chiffre est maintenant réduit à 35 » regrette Adamson.
Max Laguerre fréquente assidûment le club depuis près de sept ans. Il explique à AyiboPost que l’espace nourrit son amour des livres et lui offre une source de divertissement.
« Je suis un fervent amateur de livres, déclare Laguerre. Cet espace me sert de refuge, m’offrant l’accès à une panoplie d’ouvrages couvrant divers domaines. C’est à la fois une source de divertissement, d’enrichissement intellectuel et un moyen de cultiver des liens sociaux » fait savoir Laguerre.
Même constat pour Stessie Saint-Charles étudiante en gestion des affaires faisant partie du club depuis 2019. « Le club est pour moi une grande famille, un espace de socialisation et d’épanouissement littéraire », dit la jeune dame à AyiboPost.
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Image de couverture: Débat et reflexion sur des sujets ayant rapport a la bibliotheque entre des visiteurs. | © Jean Feguens Regala/AyiboPost
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