Malgré ses vertus par rapport au sucre industriel, le miel demeure un sucre et son utilisation doit être contrôlée
Depuis 2016, la famille Cenet poursuit un régime alimentaire sain et équilibré. Cette décision a débouché, entre autres, sur l’usage du miel en lieu et place du sucre raffiné.
« Nos connaissances ont évolué par rapport à l’utilisation du sucre raffiné qui produit des effets néfastes sur l’organisme », dit Ronald Cenet.
Les spécialistes en alimentation admettent les bienfaits du miel sur la santé.
« Néanmoins, l’homme obtient une quantité suffisante de sucre dans les produits d’origine végétale, rapporte le nutritionniste Junior Antoine. Il n’a donc pas nécessairement besoin d’autres formes de sucre pour son organisme ».
Plusieurs variétés
Le sirop de miel est produit par l’abeille à partir du nectar tiré dans la feuille des plantes. Les enzymes rencontrées au niveau de l’organisme de l’animal facilitent une réaction biochimique du nectar pour sa transformation en sirop, selon l’apiculteur Jacques Kelly Durandisse.
La production de ce sirop par l’abeille ne s’étend pas sur toute l’année.
« L’animal s’approvisionne en nectar généralement après la pluie, durant une période appelée miellée où fleurit la fleur des plantes », explique l’apiculteur qui évolue dans le domaine depuis 2007. Par ailleurs, il fait mention de plusieurs variétés de miels, dont le campêche et le moringa qui se diffèrent par leur saveur.
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Très convoité par l’homme, le miel produit par la colonie d’abeilles est réalisé pour sa propre consommation. L’abeille procède au stockage de son produit, continue Jaques Kelly Durandisse, afin de le consommer durant les périodes arides. Pour faciliter sa conservation, l’abeille enlève une bonne partie des couches d’eau de son produit.
L’animal produit aussi un pollen spécial qui sert de nourriture aux jeunes abeilles en pleine croissance dans la colonie. « Le pollen d’abeille est l’un des aliments naturels les plus nutritifs, car il contient quasiment tous les nutriments indispensables à l’organisme », dit l’apiculteur.
Le miel est un sucre
Le sucre industriel, très utilisé par les familles en Haïti, se diffère du miel.
Le miel voit le jour par le biais d’un processus purement naturel alors que le sucre raffiné se réalise par des moyens physico-chimiques, élabore Durandisse.
Essentiellement, les sucres en grain sont produits à partir de la betterave et de la canne à sucre. « Ces sucres ne sont toutefois pas raffinés », prévient le nutritionniste. Le sucre extrait à partir de la betterave est de couleur blanche alors que celui de la canne à sucre est brun.
Le processus de raffinage intervient lorsque le sucre brun est transformé en blanc et vice versa. Ce procédé enlève les vitamines et les minéraux présents dans le sucre industriel. Dès lors, il perd sa valeur nutritive et ne garde que son pouvoir sucrant à partir du saccharose, révèle le nutritionniste.
Alors que le sucre industriel est produit à partir d’un seul élément (Canne à sucre ou betterave), le miel est un composé naturel combiné de plusieurs éléments de sucre prélevé par l’abeille dans différentes feuilles.
Quoiqu’il en soit, le miel reste et demeure un sucre et son utilisation doit être contrôlée, précise Junior Antoine.
Complexité et valeur nutritionnelle
Selon le nutritionniste, la composition du miel renferme 15 % d’eau et 80 % de sucre, dont le fructose, le glucose, le maltose et le saccharose. Le miel, ajoute-t-il, est riche en potassium, antioxydant et en vitamines A, E et C. Ces éléments sont favorables à l’évolution de l’organisme.
Le potassium que fournit le miel compense le niveau de sel de l’organisme. En ce sens, il rejoint le calcium et le phosphore pour raffermir les os.
Les antioxydants libérés par le miel dans l’organisme luttent contre les radicaux libres. Ces derniers sont des composés chimiques dangereux que produit le corps qui peuvent être à l’origine des maladies comme le cancer et le diabète et même le vieillissement.
« En termes de valeur nutritionnelle, il n’existe presque pas de comparaison entre le miel et le sucre raffiné », remarque Junior Antoine qui conseille de les éviter tous.
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La digestion rapide de ces sucres par l’organisme impacte directement le pancréas qui s’efforce brutalement de produire l’insuline qui contrôle le niveau de sucre dans le sang.
Les sucres complexes, présents surtout dans les céréales et dans le miel sont assimilés de façon lente et n’affectent pas le pancréas. Le diabète fait apparition, mentionne le nutritionniste, généralement en cas d’inactivité de cet organe.
Une fois dans l’organisme, le sucre raffiné ou simple subit donc trois étapes. Une très faible partie est transformée en énergie. Une autre portion est conservée par le corps sous forme de glycogène. Celle restante est transformée en graisse, occasionnant du coup le grossissement et le diabète. « Certaines fois les reins, les yeux et même le cerveau peuvent être attaqués », prévient-il.
L’apiculteur Durandisse, qui vit dans le département du Nord’est du pays, précise que le miel des supermarchés est extrait de façon artisanale, ce qui implique souvent le contact direct avec la main.
« De nos jours, les techniques ont évolué. Le miel devrait être extrait avec des matériels fabriqués à cet effet dans des conditions propres à éviter la transmission de maladies contagieuses. Il ne faudrait pas le laver ou le pasteuriser », dit-il.
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