C’est avec fierté que cette mère rentre au pays, après plusieurs mois de maternité dans un hôpital étranger. Son fils est né sur le sol américain, les deux premiers aussi, donc ses trois enfants sont nés aux É
Depuis un certain temps c’est devenu coutume que les femmes enceintes laissent le pays pour aller accoucher dans un pays étranger, aux É
D’où vient cette fierté d’avoir une nationalité étrangère? Pourquoi cette génération de parents apprehendent -ils les choses de ce point de vue? Il faut à tout prix que l’enfant ait une nationalité différente que celle de ses parents. Pourquoi ? Accouchement difficile ? Ordonnance des médecins ? Avantages sociaux ? Une meilleure prise en charge par les médecins d’
Le rejet de sa nationalité
Le pays, lentement se vide de son sang. Les femmes vont accoucher ailleurs, certains attendent toute une vie durant une résidence d’un lointain parent, d’autres acquièrent spontanément la nationalité étrangère. Pourquoi c’est si honteux d’etre haïtien de nos jours ? Pourquoi personne ne veut porter ce manteau si bien qu’une génération entière est en train de naître en terre étrangère? Que promet l’ailleurs de si grand pour qu’être haïtien devienne si lourd à porter? On ne travaille plus la terre, le mot paysan devient une insulte. On veut tous être des gens de la ville, se balader en fourrure et en décapotable arborant les gadgets derniers cris. La terre s’est fanée de notre imagination, on ne parle plus de semence, de récolte ou de ‘’Kombit’’.
Cette démarche n’a rien d’innocent et n’est pas nouvelle, le rejet de l’essence haïtienne a commencé longtemps déjà et ce à quoi on assiste aujourd’hui ne sont que les prémices. L’abîme entre l’homme de la ville et le paysan a été finement creusé, et maintenant c’est le tour de l’Haïtien né en Haïti et de celui né ailleurs. L’explication de cette saignée vers l’extérieur. Avoir une double nationalité devient un objet de fierté, une approche nécessaire car au cas où les choses se gâteraient, la deuxième patrie enverrait un avion express pour recueillir ses ressortissants. Nos hommes politiques qui sont censés prêcher par l’exemple n’échappent pas à la règle, et le débat continue de faire couler de l’encre.
Haïti, domaine étranger
Aujourd’hui nous bafouons tout ce que nous avons comme vérité, comme valeurs, nous mettons de côté tout ce qui fait notre force en tant que nation. A force de nier ce qui fait de nous ce que nous sommes, nos faiblesses ouvrent une brèche dans le mur, nos faiblesses constituent un pont pour l’extérieur. Je ne remets pas en cause la migration, c’est un phénomène social, mondial, nécessaire à l’évolution du genre humain. Depuis la nuit des temps l’homme a migré mais ne le confondons pas avec ce phénomène qui évolue dans nos murs depuis quelques temps.
Je ne serai pas surpris qu’un jour, qu’il n’y ait plus de VRAIS Haïtiens pour sauver HAITI.
Nous serons tous de passage, nés ailleurs.
Soucaneau Gabriel
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