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Panorama #1: Laboujwazi pa prensipal viktim kriz peyi a

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Bienvenue au premier épisode de Panorama

Il y a toutes les crises d’avant et pendant la dictature.

Après, il y a eu le déclin accéléré d’une économie fragile, notamment avec l’imposition de l’embargo destructeur des États-Unis en 1991. Il y a eu encore les catastrophes sociales et les catastrophes naturelles comme le séisme de 2010 qui ont sérieusement affecté ce qu’on appelle les classes moyennes.

Dès que les manifestations se font violentes, ce sont surtout les couches moyennes qui font les frais. Mais qu’en est-il des riches ? Ils ont leurs installations industrielles et commerciales généralement dans les quartiers les plus pauvres et les plus sensibles comme à Cité Soleil ou ses environs.

Ils sont ceux vers lesquels les couches moyennes auront à recourir pour se relancer (tout en étant leurs concurrents). Car, ils sont les usuriers, les importateurs de vitres, de bois, de ciment, de fer, de clous et les créanciers indispensables jusqu’à pour les petites et moyennes entreprises. Les riches, confortables de la répartition de monopoles (assurances, banques, énergie, alimentation), sont loin de souffrir des crises sociales et politiques au même niveau que les couches moyennes. Tout laisse croire que tout un modèle économique qui leur est favorable s’est construit autour de l’instabilité.

A chaque crise, la classe moyenne est condamnée à un perpétuel recommencement. Incapable de se stabiliser financièrement, elle s’engonce petit à petit dans la pauvreté et s’avère incapable de financer les idées et/ou toutes causes sublimes. Cet état de fait, aussi anodin qu’il y paraît, conforte les couches les plus rétrogrades et Dieu seul sait combien ils sont au sein de ce qu’on appelle la bourgeoisie en Haïti.

Les crises sociales et politiques qui se tissent en Haïti ont pour toile de fond, une lutte de classe larvée. Et la bourgeoisie est toujours le grand gagnant. Les franchises douanières et autres avantages accordés à ses membres après le départ de Jean Bertrand Aristide en 2004 ont tué le projet de contrat social du groupe des 184. Et chaque crise devient une rengaine. Au final, toutes les luttes qui mettent face-à-face le peuple et les classes moyennes se font à leur détriment et celui qui l’emporte toujours c’est la classe possédante.

Les couches moyennes, complexées sur les questions d’argent, se sont investies à fond dans la formation académique et professionnelle pour espérer un « aller mieux ». Mais la réalité leur dicte le contraire. Il faut les moyens matériels et financiers pour supporter les idées. Si les inégalités grandissent en Haïti, la logique la plus plate indique que ce sont les riches qui deviennent plus riches. En gros, l’instabilité politique et sociale profite aux plus riches. Et leur silence à propos de tout ce qui se passe s’avère le plus grand témoignage.

Ce podcast est un projet pour aller à l’encontre de la pensée dominante et des lieux communs. Chaque quinze jours, j’irai à la rencontre de gens pour exposer d’autres réalités et amener à questionner la réalité autrement. S’il faut des moyens pour supporter les idées, il faut quand même des idées pour pouvoir identifier où dégager ces moyens.

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Directeur de la Publication à AyiboPost, passionné de documentaire.

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