Au risque de me faire traiter de
Adieu 2014 et ses projections économiques optimistes qui ne se réaliseront pas. Les élections de 2014 cependant doivent avoir lieu (enfin on veut bien le croire) et ce, avec ou sans argent dans les caisses de l’État. Il faut renouveler le Parlement par devoir démocratique, pas forcément pour la production et le vote de nouvelles lois devant améliorer le sort des populations. L’Exécutif a annoncé les couleurs en affirmant il y a quelques mois déjà que les caisses de l’État étaient vides. Le déficit budgétaire est abyssal; la Banque centrale contrainte de le financer à hauteur de 3,1 milliards de gourdes malgré les conséquences désastreuses sur l’économie nationale. Ne nous étonnons donc pas de la dépréciation rapide de la gourde qui avoisine déjà aujourd’hui les 46 gourdes pour 1 dollar; ni de la hausse du taux d’inflation qui passe de 3.5% à 4.2% entre mai et juin 2014.
Le gouvernement a été si préoccupé par les contraintes budgétaires auxquelles il devait faire face qu’il a dépensé une seconde fois de l’année pour l’organisation d’un carnaval des fleurs dont les retombées en termes artistique et touristique laissent à désirer. Des jeunes gens délurés se déhanchant sans aucune retenue, c’est peut-être l’image la plus exotique qu’ont ramené chez eux, les quelques étrangers (missionnaires, consultants, expatriés…) dits touristes, se trouvant en Haïti par pure coïncidence lors de cet évènement.
Cependant ne vous méprenez pas, les décisions impopulaires sont les signes d’un gouvernement progressiste et il est recommandé de faire des choix judicieux quant à celles à adopter. Ne regrettons donc pas ce carnaval des fleurs cher concitoyens! J’ose espérer que vous vous êtes saoulés et défoulés. Finalement l’anesthésie carnavalesque n’aura servi à rien puisque le gouvernement a choisi de vous épargnez le coup de massue qui vous attendait au réveil. La hausse des prix des produits pétroliers due au retrait des subventions gouvernementales qui nous ont longtemps porté et supporté, ce sera pour une autre fois. Je m’étais alarmée en imaginant les conséquences catastrophiques sur le panier de la ménagère si jamais cette solution avait été retenue. Je m’apprêtais à dire une énième fois « Bonjour inflation, vie chère, misère et émeutes de la faim » !
Le Gouvernement a hésité, et finalement s’est ravisé. Enfin, malgré la rationalité de la démarche envisagée, en période pré-électorale, il a fallu fléchir. On y a échappé belle! Soyez vigilants tout de même, si élections il y a en 2014, une fois n’est pas coutume, si j’étais vous je bouderais le prochain carnaval pour éviter tout réveil douloureux.
Et moi j’aurais dû tuer mon stress en me déchainant sur la méringue de « Chalè » !
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