Israël détient le record du monde des violations des résolutions des Nations Unies, mais on fait avec, c’est l’ami ou l’allié des puissances occidentales
Le président français n’a pu s’empêcher de dire que l’attaque des États-Unis contre l’Iran n’avait pas de cadre de légalité. Mais il s’est interdit d’aller plus loin. Israël détient le record du monde des violations des résolutions des Nations Unies, mais on fait avec, c’est l’ami ou l’allié des puissances occidentales.
Le racisme est patent dans les affaires politiques mondiales. Des Chefs d’État ne s’en cachent pas. Des figures politiques. Des anciens nouveaux philosophes. Des théoriciens de la vie en société. On fait avec.
Les références à toute légitimité, légalité ou tous principes « universels » n’est plus qu’un recours à une procédure de disqualification de tel adversaire.
Ici, on condamne les coups d’État, ailleurs, on les encourage.
On arrête un mauvais humoriste pour une mauvaise blague, mais on invite à la télévision des auteurs de traités et de théories racistes.
Il n’y a pas de principe de vérité humaine, rien que des intérêts et des rhétoriques qui ne peuvent pas convaincre.
Dans de nombreuses parties du monde, les gauches ont viré à droite. Si tu cites Robespierre et d’autres penseurs radicaux : « Périssent les colonies plutôt qu’un principe », te voilà le pire des extrémistes. Pourtant, il y à là l’une des phrases les plus « universelles » prononcée par des occidentaux.
On arrête un mauvais humoriste pour une mauvaise blague, mais on invite à la télévision des auteurs de traités et de théories racistes.
La seule vérité universelle serait la « démocratie formelle » : Voter, élire. Voter sur quoi, pour quoi ? Élire qui ? Pour faire quoi ? Et dans un bon nombre des cas, nous avons suffisamment payé pour le savoir, ce ne sont même pas de véritables élections.
Et les maîtres du monde décident pour les peuples en leur imposant des dirigeants dont la mission officielle est de (ra) mener ces peuples sur « le chemin de la démocratie formelle ».
Ariel Henry, CPT, et probablement une nouvelle formule tant il est évident que ce CPT ne conduira pas ce pays à de vraies élections.
L’ironie, c’est que les puissances de ce monde violent et encouragent à violer tous les cadres légaux au nom de ces cadres légaux. On en rirait si des victimes ne se faisaient pas massacrer et si des communautés humaines n’en crevaient pas de faim.
Rien, dans ce contexte, n’est plus pitoyable que ces minables affairistes de la politique, avec leur mentalité de subalterne qui obéissent aux diktats, font la politique des maîtres au nom de soi-disant principes universels.
On voit en Afrique et en Amérique latine ce qu’il convient bien d’appeler, selon le mot d’un philosophe africain, « une désobéissance épistémique » qui se traduit sur le terrain de la politique.
Tant qu’Haïti n’osera pas questionner les fausses légalités qui règnent sur le monde, nous ne sortirons sans doute pas du merdier dans lequel des riches indifférents à toute construction nationale, des politiques intéressés et serviles, et une communauté internationale jouant de la menace et du faux-semblant nous ont plongés.
Par : Lyonel Trouillot
Couverture | Destruction d’un bâtiment par des frappes israéliennes à Rafah, dans la bande de Gaza, le 12 novembre 2023. Source : France24 Photo : Mohammed Abed
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