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Lyonel Trouillot | Réalités, menaces et facéties…

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Une cérémonie de présentation de vœux aux allures de farce. Quand parle aujourd’hui un officiel haïtien, on doit d’abord se demander quel ambassadeur ou chargé d’affaires lui a mis quels mots dans la bouche

L’outrecuidance d’un conseiller-président qui parle du bilan positif du CPT. Pour lui sans doute.

Les gangs qui renforcent leur stratégie de communication en se disant porteurs de revendications sociales. Personne n’y croit. Mais cela témoigne d’un autre aspect de la réalité : les revendications sociales n’ont pas d’écho auprès du pouvoir politique, et c’est pour cela qu’on peut prétendre être leur porteur.

Encore des tués par balles dans l’Artibonite. L’agriculture, de plus en plus une peau de chagrin.

Un président du CEP aux allures bonhomme qui dit avancer dans son travail. Le reste, c’est aux responsables politiques de s’en occuper. Mais le reste, c’est tout. Et personne ne semble s’en occuper de manière intelligente et assidue.

Des activités culturelles qui se suivent sans se ressembler. Les unes en contact avec la réalité sociale, porteuses de souffrances et de revendications légitimes. D’autres, indifférentes aux souffrances, sans aucune forme d’intranquillité, comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Une cérémonie de présentation de vœux aux allures de farce. Quand parle aujourd’hui un officiel haïtien, on doit d’abord se demander quel ambassadeur ou chargé d’affaires lui a mis quels mots dans la bouche. « La continuité de L’Etat », l’expression a été utilisée. Son usage peut faire frémir dans un tel contexte. Le seul sens positif qu’on pourrait lui attribuer ici serait la passation du pouvoir à des dirigeants choisis sur la base d’une large concertation. Mais son utilisation ici semble plutôt signifier qu’il y en a qui s’apprêtent à rester… L’idée étant que ce peuple de moutons acceptera tout.

Un président du CEP aux allures bonhomme qui dit avancer dans son travail. Le reste, c’est aux responsables politiques de s’en occuper. Mais le reste, c’est tout. Et personne ne semble s’en occuper de manière intelligente et assidue.

Combien vont-ils être (combien seront-ils payés ?) ceux qui se préparent à venir nous dire que la date du 7 février n’a pas de valeur symbolique ni institutionnelle ? Or, la seule chose qui semblait justifier l’existence et le peu de légitimité de ce CPT, et conséquemment des premiers ministres qu’il nomme sous ordre de l’étranger, c’est le passage du pouvoir en février 2026. Le premier ministre et le CPT n’auront aucune légitimité en février.

C’est une chose à ne pas prendre à la légère, car s’ils veulent rester au pouvoir après cette date, ils seront obligés de tuer et de patauger dans la corruption.

Le premier ministre et le CPT n’auront aucune légitimité en février.

On le sait tous et on l’a souvent répété : quand un pouvoir est illégitime et ne peut convaincre, ses seuls moyens de se maintenir sont la répression et la corruption. Attention à ce que les forces « amies » et en besoin d’argent qui nous viennent sans vraiment nous demander notre avis, ne se retrouvent à réprimer plus de manifestants que de bandits.

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Poète, romancier, critique littéraire et scénariste, Lyonel Trouillot a étudié le droit.

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