CULTURE

La saveur locale s’invite au Burger Week 2019

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À l’édition 2019 du Burger Week, certains restaurants capitalisent sur les ingrédients du terroir. Rencontres

Cette année, le Burger Week s’étend du 1er au 9 septembre, soit deux jours de plus que d’habitude. Ce changement causé par la conjoncture vient « aider les restaurants à rattraper les journées où les activités étaient à la baisse», selon Carla Beauvais, co-ambassadrice de l’initiative.

Une cinquantaine de restaurants participe à la sixième édition du Burger Week. Certains d’entre eux misent sur les produits locaux qu’ils estiment meilleurs pour la santé. 

Le burger de Pizza Garden. Photo : Burger Week

« Tous les ingrédients de notre burger sont locaux, explique Chef Chelo du restaurant Pizza Garden. Les produits locaux n’ont aucun composant chimique. Tout le monde peut en consommer. Et je pense que c’est pour cela que le public les préfère. »

Pizza Garden célèbre sa quatrième participation au Burger Week et « chaque année nous utilisons des produits locaux », se réjouit Chelo.

Les goûts et saveurs du terroir

La plupart des restaurateurs trouvent qu’il est assez facile de s’approvisionner localement. Georges Armand, propriétaire de Smooch, a même fait appel à une pâtisserie locale pour confectionner le pain. « Comme notre burger est végétalien. On leur a demandé de préparer un pain spécial pour nous, qui sera aussi végétalien. » 

À Press Café, même les crevettes sont locales se targue Chef Roselie. « On achète la viande et la moud nous-mêmes. Puis, on rajoute les épices naturelles. »

Le Burger de Smooch. Photo : Burger Week

Le choix de s’approvisionner localement prend des couleurs militants. Jameson, un responsable de la Coupole le traduit par la nécessité de supporter la culture du terroir. « On a un partenariat avec le ranch Le Montcel où on leur achète la tomate et la laitue parce qu’on veut appuyer la production nationale. »

Quoique quelques restaurants comme Pizza Garden, Smooch ou encore Kay Chef préfèrent s’approvisionner totalement Haïti, ce choix peut s’avérer difficile à assumer. Les fournisseurs de viande par exemple, peuvent ne pas être fiables.

Le burger de Kay 83. Photo : Burger Week

Pour F’tamar Jean Pierre, propriétaire de Kay 83, «  le challenge c’est vraiment de trouver des fournisseurs qui puissent nous donner des produits sans interruption. Par exemple, aujourd’hui on trouve la viande moulue,  demain on ne la trouve pas , après demain il y en a, cette incertitude est un défi. »

Un choix parfois difficile

Certains produits locaux peuvent s’avérer plus difficiles à dénicher que d’autres.

Chef David de Kay Chef partage son expérience : « Tous les plats que je cuisine à Kay Chef sont à quatre-vingt-dix pour cent locaux, mais il peut s’avérer difficile de s’approvisionner en bacon et en fromage local. Nous avons du bacon local, mais il a trop de graisse. Je l’ai déjà utilisé et j’ai reçu des commentaires négatifs de la part de la clientèle. Le fromage est difficile à trouver en quantité.»

Burgr de Kay Chef. Photo : Burger Week

D’autres restaurants préfèrent l’importation. Chef Goinville de Kay 83 le fait pour mieux contrôler le goût du burger. Mais aussi pour que son burger se différencie des autres. « Ce n’est pas facile de trouver ces produits dans la production locale, mais grâce au supermarché on peut se faire un stock », explique t-il.

Le Burger Week, une opportunité

L’expérience du Burger Week peut s’avérer lucrative.  « Je peux dire en toute certitude que la première année, environ 5000 [burgers] ont été vendus et l’an dernier c’est plus de 30 000 burgers qui ont trouvé preneurs durant la semaine de l’évènement », se réjouit Carla Beauvais.

Après leur participation au Burger Week, certains restaurants ont définitivement gardé dans leurs menus le burger qui a été conconcté pour l’occasion.

Cependant, Burger Week exige beaucoup de préparations. « On ferme un jour de la semaine où l’on n’est pas habituellement fermé parce que l’on sait que la semaine du Burger Week va être assez compliqué », témoigne F’tamar Jean Pierre, propriétaire de Kay 83. Le restaurant a embauché du staff additionnel pour le service et dans la cuisine.

Une organisation plus compliquée

Le succès de l’événement rend son organisation plus difficile.  Désormais, un nombre de plus en plus élevé de restaurants veulent participer. « On doit se limiter et c’est malheureux, car on aimerait vraiment prendre le plus de gens possible », rapporte Carla Beauvais.

Malgré les difficultés, les responsables comptent tout de même innover. Au menu, un partenariat avec Foodiz et Nupeye. « Foodiz est une jeune entreprise innovante qui propose une solution de paiement à distance pour les établissements de restauration via une solution technologique de commande en ligne et de livraison, explique Carla Beauvais. Nupeye propose un système de paiement électronique sans espèces, pratique, simple et sécurisé, avec diverses méthodes de rechargement et de retrait. »

Aura-t-on un Burger Week dans une ville de province prochainement ?  L’organisation reste toujours un défi de taille, car cette année, les organisateurs ont dû annuler la réalisation de l’événement au Cap-Haïtien à cause du ralentissement des affaires.

Un public enthousiaste

Quoiqu’il en soit, le public Port-au-Princien apprécie la compétition instituée entre les restaurants et les fans sont de plus en plus nombreux après chaque édition. « Je pense que le Burger Week est une très belle initiative », estime Liam qui y a pris part l’année dernière. « Elle permet de réunir différents groupes de personnes autour d’un truc bien spécifique : les burgers. C’est une belle expérience de participer au Burger Week et de manger dans différents restaurants avec un groupe d’amis. »

Seul hic, le prix onéreux qu’exigent certains établissements. « Pas pour tous les burgers », concède Carl Lesly, un autre fan. « Mais certains d’entre eux si. »

Nohémie Chandler

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