La romancière se prépare à signer très prochainement en Haïti L’Ange du patriarche, son tout dernier roman sur lequel Ayibopost s’apprête à lever le voile ce vendredi. En attendant ce rendez-vous avec son lectorat, coup d’œil sur son travail au Centre Pen dont elle a pris les rênes à la fin du mois de janvier.
Le premier geste de Kettly Mars a été d’intégrer le lectorat et les internautes haïtiens dans le débat international sur le harcèlement sexuel qui enflammait alors la Toile avec l’affaire Weinstein. Le concours #Mon Hashtag / Hashtag pa m a été alors lancé et le public y avait largement répondu. Les gagnants seront révélés ce 8 mars au cours d’un cocktail au local du Centre Pen Haïti.
Un vent nouveau pour le Pen Haïti
Cette initiative marque une nouvelle ère pour le centre qui était en berne depuis quelques temps. A côté de petites activités sporadiques, le festival Libérez la Parole était pratiquement le seul grand événement organisé sur l’année. « Mon premier travail est de dynamiser le Centre en repensant notamment son orientation et en créant des activités qui vont vers les gens », explique Kettly Mars jointe ce matin au téléphone. Ses priorités vont également à la recherche de fonds, de partenariats viables capable de promouvoir la littérature haïtienne qu’elle soit de langue française ou créole.
Outre le fait d’amener les activités du centre au public, Kettly Mars veut aussi associer la littérature à tout ce qui peut enrichir le débat. Littérature et arts plastiques à travers des expositions, voilà, par exemple, une idée qu’elle nourrit beaucoup. C’est une manière selon elle de réaliser des évènements à petit budget tout le long de l’année et de garder le contact avec le public. Ce sera aussi un prétexte pour ramener les écrivains au centre. « Ils s’étaient éparpillés, ne venaient plus au centre et la plupart avaient même arrêté les cotisations. Qu’est-ce qu’un Centre Pen sans ses écrivains ? », ajoute la romancière plusieurs fois primée.
Kettly Mars sera secondée durant son mandat de trois ans par Evains Wêche, secrétaire général ; Verly Dabel, trésorier ; Markendy Simon, conseiller ; Jean-Euphèle Milcé, conseiller ; Lesly Succès, conseiller ; David Bongard, conseiller international ; Méleck Jean-Baptiste, conseiller.
Le Centre Pen Haïti : d’abord pour les écrivains
C’est pour faire écho à ce qui est dit sur le site du Centre Pen Haïti que la nouvelle présidente pose la question « Qu’est-ce qu’un Centre Pen sans ses écrivains ? ». Lorsque le Pen international a ouvert ses portes pour la première fois en Angleterre en 1921, Catherine Amy Dawson Scott et John Galsworthy voulaient créer une communauté qui rassemblerait tous les écrivains quelle que soit leur origine ou leur langue de publication. Le centre devait être aussi un espace de promotion de la littérature du pays d’origine, mais également un lieu où la liberté d’expression est âprement défendue. Résidence d’écriture, conférences, ateliers, festivals, projections… tout est bon pour garantir la diversité et l’enrichissement du débat littéraire.
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