« Chaussures Nike, jeans Levis, chemise Gap… oui, mais mon âme et mon essence restent haïtiennes ». C’est ce que je répondrai hypocritement si vous me critiquez après avoir lu ce qui suit. Eh oui, je revendique mon droit à l’hypocrisie! Je vous invite et vous supplie de faire pareil. L’année prochaine, soyons tous hypocrites et ne fêtons pas Thanksgiving en Haïti. Bien sûr, la question « pourquoi pas ? » peut se poser. Et, à cela je n’ai qu’une réponse: la préservation de notre culture haïtienne.
Ce jeudi, j’ai été invité à deux dîners de Thanksgiving en Haïti.
Je n’ai pas été, mais…
Il me semble que cette année, en Haïti, nous avons tous décidé d’être encore plus Américains que d’habitude. Thanksgiving semble s’imposer petit à petit dans le pays comme une fête nationale. Chez les moins pauvres qui, évidemment, constituent une minorité, cette fête américaine est carrément célébrée. Hier, les restaurants de Pé
Je n’ai pas été, mais…
Cette acculturation qui déplait aux quelques Haïtiens qui se veulent encore patriotes n’est pourtant que le reflet de la situation socio-économique de notre cher pays. Nous dépendons encore de l’aide internationale et notre population n’arrive à survivre que grâce à l’argent de la diaspora haïtienne majoritairement basée aux É
Je n’ai pas été, mais…
Haïti n’est nullement à l’abri des effets pervers de la mondialisation. La pression de la machine capitaliste est extrêmement puissante. Non seulement elle laisse peu d’espace à l’épanouissement des cultures locales, mais en plus elle offre peu de marge de manœuvre pour protéger ce qu’il en reste. Ce problème n’est pas exclusivement haïtien, mais plutôt mondial. L’économie de marché brise les frontières économiques, mais aussi les barrières culturelles, ce qui implique un risque d’absorption de la culture et donc de l’identité culturelle des pays plus petits et/ou plus faibles par les cultures dominantes, plus grand et par conséquent, une tendance de convergence vers un modèle culturel plus uniforme. Pourtant l’équilibre entre l’acceptation de la mondialisation et l’expression de son identité culturelle existe. Pour le trouver, il faut d’abord former et éduquer des générations de citoyens qui ont une haute estime d’
Je n’ai pas été, mais…
En Haïti, on se sort très mal de cette oppression culturelle à cause de notre fragilité économique et notre déficit éducationnel flagrants. Aussi, accoutré de mes chaussures Nike, de mes jeans Levis et de ma chemise Gap, j’écoute
Je n’ai pas été, mais… tonè kraze’m mwen regrèt kodenn sa!
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