Photos | Des employés en grève menacent de fermer l’Hôpital Eliazar Germain de Pétion-ville

C’est donc un tournant majeur dans une longue crise qui sévit depuis 2019 au sein du plus grand centre hospitalier public de Pétion-ville

Au cœur d’un conflit entre les employés et l’administration, l’Hôpital Eliazar Germain de Pétion-ville a connu une vive tension ce lundi 10 juillet 2023.

L’ambiance qui règne dans le centre ce matin du 10 juillet est des plus délétères : salle d’urgence fermée à clé, des malades qui attendent désespérément des médecins qui ne viendront sûrement pas, des chaises vides dans la réception, et des employés chauffés à blanc, protestant contre la mauvaise gestion de l’hôpital.

«Mon enfant souffre, je suis venu avec lui ici pour qu’il se fasse soigner, mais on m’a dit de rentrer chez moi», déplore une maman présente dans la salle de réception du centre.

Des dizaines d’employés rouge de colère, crachent, sans trop de ménagement, leur rage sur l’administration de Carole Cadet Day qu’ils jugent «défaillante» et «inapte» à gérer la crise. C’est donc un tournant majeur dans cette longue crise qui sévit depuis 2019 au sein de l’unique centre hospitalier public de Pétion-ville.

En proie à des problèmes d’alimentation en électricité depuis des mois, l’hôpital qui fonctionnait 24/24 a vu son temps de fonctionnement se réduire à une demi-journée. Les employés dénoncent entre autres : l’absentéisme du personnel soignant, les vols d’essence enregistrés à répétition, ce qui devait servir à l’alimentation en électricité de l’hôpital.

Rapport dressé par un agent de sécurité de l’hopital sur un cas de vol d’essence survenu dans l’espace. | © Jean Feguens Regala/AyiboPost

De plus, les employés en grève déplorent la mauvaise gestion du centre, la surfacturation et le dysfonctionnement de certains services dont l’urologie et la radiographie.

L’administrateur Pierre Michel Lumene, tout en reconnaissant les difficultés énormes auxquelles fait face l’institution hospitalière, dénonce pour sa part, l’irrégularité de ces mouvements de protestation qui, pour lui, devraient être fait par un syndicat légalement constitué.

«Je n’ai pas vu un document relatant les différentes revendications, signé par un syndicat», dit-il. «Normalement, c’est comme ça que ça marche», explique t’il.

Depuis le début de la crise, les recettes journalières de l’hôpital qui étaient autour de 60.000 gourdes, s’était vue chuter à seulement 10.000 gourdes, selon Pierre Michel Lumene. Une situation qui mettait l’hôpital en très mauvaise passe.

«Mais nous avons pris certaines mesures afin de réguler la situation», assure-t-il.

En colère, les employés en grève dénoncent l’administration dirigée par Carole Cadet Day qui n’a rien fait pour trouver une solution à la crise en vue garantir un fonctionnement normal des différents services de l’hôpital.

Par Jean Feguens Regala/AyiboPost

Wethzer Piercin et Junior Legrand ont participé à ce reportage.

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