Le train électoral s’ébranle et s’apprête à quitter la gare de l’instabilité politique avec à son bord pas moins d’une centaine de partis politiques triés sur une liste longue de 200 inscrits, souhaitant tous arriver au tant convoité terminus : « Le Pouvoir ». Ce voyage électoral avec ce foisonnement de candidats, de partis et/ou particules politiques, suscite un débat récurrent nous interpellant tous et nous obligeant à nous questionner sur le rôle de cette démultiplication de ces derniers dans le processus démocratique et électoral. En quoi
A priori, il serait de bon ton de se réjouir de cette profusion de partis politiques sur l’échiquier politique national, partant de l’hypothèse controversée que l’existence de plusieurs partis politiques dans un système est un signe de bonne santé et de vitalité démocratique. Hypothèse soutenue et partagée même par l’éminent sociologue allemand Max Weber qui dans son recueil « Le Savant et le Politique » affirme que « Les partis politiques sont les enfants de la démocratie, du suffrage universel, de la nécessité de recruter et d’organiser les masses ». Si l’on se tient à l’interprétation au premier degré de cette approche, il y a lieu de conclure qu’Haïti est une championne par excellence de démocratie procédurale, et non pas une grande débutante, comme tel est le cas de toute évidence.
Ceci étant dit, force est de reconnaitre que les partis politiques constituent un rouage essentiel de la vie démocratique et reflètent des ingrédients indispensables de la démocratie et du suffrage universel. Néanmoins, cette relation de causalité n’est pas toujours axiomatique et se vérifie difficilement dans le réel, surtout dans le contexte local où le concept « Parti politique » se confond à des groupes d’intérêts égoïstes et mesquins, et non à des institutions durables ayant comme principales fonctions de faire émerger les questions de société et de les transformer en de véritables programmes politiques. Parmi ces structures dites politiques se trouvent celles qui fonctionnent en mode de veille prolongée et qui se réveillent seulement en période électorale, celles qui se résument en leur seul leader ou un cercle d’amis « ANTRE NOU » et celles qui, à part les statuts, ne possèdent aucun cahier de charges, voire un cadre stratégique de développement du pays.
Ce lien existant entre le nombre de partis politiques en Ayiti et la démocratie présente un caractère ambivalent que seuls les motifs et les raisons ayant prévalu à la création et à l’existence des partis politiques peuvent définir. S’
En revanche, si l’existence de cette multitude de partis est la résultante de divergences d’intérêts personnels des acteurs, animés par un esprit d’utilitarisme individuel les incitant, chacun à creuser son propre sillon afin de lutter pour ses prébendes aux dépens du bien-être de la population, il faudrait alors convenir que ce phénomène représente une pathologie insidieuse affectant l’avènement de la démocratie, et la société en général à maints égards.
S’il est bien difficile, voire impossible, de caractériser de manière générale ce phénomène en Ayiti et de déterminer lequel de ces scénarios s’y applique, il est cependant possible de tirer parti de cette multiplicité des partis politiques et d’en faire un outil incontournable à l’émergence et au renforcement de notre jeune démocratie. Cette tâche ne peut se formuler que dans l’émergence de réelles forces politiques, capables de porter au plus haut sommet les aspirations des populations, de véritables institutions durables allant
Jeffsky Poincy
poincyjeffsky@gmail.com
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