Quand une nation est frappée par un événement de la magnitude du tremblement de terre du 12 janvier 2010, la solidarité nationale qui découle de cette tragédie, souvent, dépasse la peine et engloutit le désespoir que suscite un tel désastre. Un tel évènement offre également une occasion propice à un changement de paradigme — un changement en profondeur dans toutes les sphères de la société qui en est victime! Au lendemain du 12 janvier 2010, cette solidarité était visible et s’était exprimée dans l’âme et la conscience ; elle s’était également traduite dans les actes de chaque Haïtien, sans distinction de classe ou de couleur, encore moins d’appartenance politique. L’espoir de voir renaitre une nation plus grande et fière, harmonieuse, construite sur de nouvelles bases, avec une vision commune dépassant nos clivages, était lisible sur le visage de chaque Haïtien.
Le monde entier, dans un élan de sympathie, devant cet acte affreux de la nature, avait pour une fois, en toute sincérité, banni de leurs discours tous les stéréotypes, les qualificatifs déshonorants, les étiquettes négatives qu’ils ont toujours associés à Haïti, pour venir en aide au pays. Tout le monde voyait en ce cataclysme une aubaine — bien que malheureuse — pour Haïti de se réinventer et redevenir la perle qu’elle fut jadis. Même la Secrétaire d’État américaine d’alors, Hillary Clinton, eut à déclarer: « Dans la foulée du terrible tremblement de terre, beaucoup parlent de la nécessité, non seulement de reconstruire ce qui a été perdu, mais fondamentalement, de ré-imaginer le paysage haïtien par la construction d’une économie plus forte, de meilleures infrastructures et d’un système social plus solide, non seulement à
Cinq ans après, on se rend compte que le rêve d’une reconstruction soutenable n’était qu’une chimère. Il est aisé de blâmer les bailleurs de fonds de n’avoir pas tenu leurs promesses. Mais qu’en
Beaucoup osaient croire que face à l’ampleur de cette catastrophe, la société haïtienne allait enfin revêtir un visage humain et progressiste; que la société civile allait sortir de son mutisme sporadique et lever sa voix pour dénoncer les dérives institutionnelles et sociales qui se sont accrues durant les deux dernières décennies; et que les politiciens allaient, pour une fois, mettre de côté leurs différences et travailler ensemble pour le bien de la patrie, plutôt que l’enfoncer davantage dans le chaos.
Au lendemain du 12 janvier 2010, Haïti avait un momentum unique. C’était le moment ou jamais de repartir de zéro, car il n’y avait ni noir ni mulâtre; ni riche ni pauvre; ni vodouisant ni chrétien; ni Lavalas ni Convergence; ni Espwa /Inite ou autres; ni d’habitants de Cité Soleil ni de Pé
Pourtant, cinq ans après, ce sont les mêmes pratiques autodestructrices, dans un climat d’instabilité politique sans précédent, « le chen manje chen » à son paroxysme, Lavalas vs Tèt Kale, fils de Dessalines contre ceux de Pétion, avec pour décor des pneus enflammés et du gaz lacrymogène que nous commémorons la mémoire de nos frères et sœurs qui ont péri le 12 janvier 2010.
Aucun de nos dirigeants ne peut prétendre détenir une formule magique pour solutionner les problèmes auxquels fait face Haïti, car nous sommes « le problème »! Tâchons de devenir de meilleurs citoyens, des Haïtiens sérieux et patriotes, mais surtout de bons humains vivant en harmonie comme des frères et sœurs. Là est la solution! C’est dans l’union que nous avons fait 1804. Ainsi pour nous affranchir de la servitude de la communauté internationale, de l’aide humanitaire, et d’honorer la mémoire des victimes du 12 janvier 2010, il nous faudra nous unir dans le même esprit de 1804 pour sortir le pays de ce marasme politique afin que Haïti puisse enfin regagner son équilibre socio-économique.
Il n’a fallu que 35 secondes pour que tout soit parti en poussière et que des milliers de vies soient emportées à jamais ce
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