SOCIÉTÉ

Photos | À Carrefour-Feuilles, la fête armée en week-end

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Malgré la période difficile de crise sociopolitique et une insécurité incessante, les activités nocturnes à Carrefour-Feuilles restent très fréquentées par les jeunes

Dimanche 2 avril 2023, vers 17 heures, dans un après-midi calme et serein, j’ai quitté mon domicile pour me rendre chez Skoube, un habitant de Carrefour-Feuilles. Il devait se balader avec moi dans l’univers festif d’une nuit à Carrefour-Feuilles, aux environs de la place de Jérémie. Je tenais à ne pas être en retard.

9 heures du soir. Je longe les rues de Carrefour-Feuilles jusqu’à la place Jérémie. En après-midi, cet espace reçoit des gens en quête de détente. On y organise des compétitions de basket-ball et des animations de DJ très fréquentées.

Des fêtards arrivent à Carrefour-Feuilles à bord d’une voiture de couleur blanche. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Ce soir, l’environnement est d’une noirceur palpable en raison d’un problème d’électricité depuis deux jours. Ce qui n’empêche pas pour autant l’attroupement de riverains qui fument, boivent, courtisent aux abords de VIP Club, l’un des points festifs de la zone.

Vue de VIP bar depuis la place Jérémie, en caméra furtive. Un espace fréquenté majoritairement par des policiers. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

À première vue, le décor extérieur des espaces faisant l’objet de notre visite était déjà planté : des marchands de cigarettes, de préservatifs et de boissons alcoolisées écoulent leurs articles sur le trottoir.

Plus loin, toujours dans les parages de la place, des filles de joie et des chauffeurs de taxi attendent que les gens sollicitent leurs services.

Peu de temps après mon arrivée, je pénètre l’enceinte du Club « Entre Nous ». Là, il y a des couples en tête-à-tête. L’espace est très fréquenté pour les rencontres amoureuses, selon les dires de son propriétaire. À cause de cela, il s’oppose à toute prise de vue, pour respecter la vie privée de ses clients.

Bien que situé à Carrefour-Feuilles et peu fréquenté, le Club « Entre Nous » conserve toujours sa clientèle fidèle. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Il reste très difficile d’immortaliser l’ambiance dans les environs, comme c’était le cas pour le « VIP bar ». Un ami rencontré hasardeusement m’a glissé à l’oreille : « Tu vois ici, tout le monde est armé. Ils n’acceptent pas que tu les prennes en photo, même quand il s’agit de ton travail. »

« Tu vois ici, tout le monde est armé. Ils n’acceptent pas que tu les prennes en photo, même quand il s’agit de ton travail. »

Peu de temps après, je bifurque à la rue Jeanty pour rejoindre directement « Rapadou » et « Kay Mamoun » , deux autres clubs attractifs de la zone.

Mouvement à l’entrée de la rue Jeanty0. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

À « Kay Mamoun », l’ambiance est électrisante. Des DJ set aux grooves entraînants invitent les gens à se déhancher sur la piste, des jeux de lumière stroboscopique aveuglent l’assistance. Une atmosphère folle, digne d’un club de Las Vegas, mais dans la plus stricte confidentialité.

« Yoo, tu ne peux pas entrer avec ta valise », me dit d’un ton ferme, un agent de la sécurité du club « Kay Mamoun ». Rapidement, Skoube intervient, « Il est avec moi ». Ainsi, je suis autorisé à prendre des clichés uniquement là où se trouve le DJ.

Une vue depuis la cabine d’un DJ du club Kay Mamoun.  | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Puis, un homme mystérieux rentre et m’observe attentivement. Dix minutes plus tard, il s’approche de moi : « Frérot, tu peux me photographier dans la foule ? », demande-t-il.

– « Aucun problème »

Il se montre satisfait du résultat. Sourire aux lèvres, il me lance : « Ici, c’est ta maison. Fais comme chez toi ».

L’ambiance de plus en plus intense durera jusqu’à 2 h du matin. À ce moment, certaines personnes décident de rentrer chez elles pendant que d’autres arrivent à peine.

Entre-temps, les clubs aux alentours de la Place Jérémie étaient déjà fermés, tandis que ceux de la rue Jeanty continuaient avec l’ambiance.

Une marée humaine au club «Kay Mamoun». | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Évoquant le problème de l’insécurité avec un fêtard rencontré à la rue Jeanty, il prononça : « Le pays s’est vidé de sa vitalité. Il n’y a que le tafia qui nous reste. D’ailleurs nous ne pouvons pas nous en abreuver tout le temps chez nous. Donc, nous devons sortir. »

Au fur et à mesure, les gens quittent les activités. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

David Lorens Mentor

Jérôme Wendy Norestyl a participé à ce reportage.


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Photographe à AyiboPost depuis mars 2023.

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