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La logique de Laurence

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Je vis une situation des plus cocasses depuis un certain temps qui inquiète toutes mes amies sauf moi… non pas que je n’y pense pas mais bon je suis d’avis qu’il faut être pleine de tact dans cette saga. Mais d’abord, laissez-moi vous mettre en contexte et aussi me présenter par la même occasion, en résumé: « j’ai une rivale ».

Je suis Laurence et je sors avec Serge. Je suis tombée follement amoureuse de lui en peu de temps et je dois dire que mes sentiments envers lui n’ont jamais eu un moment d’altération. Il incarne mon idée de mon homme idéal : charmant, beau, avec un avenir assez brillant qu’il construit en marchant sur les traces de son père, un brillant homme d’affaires. Oui mesdames, je parle aussi de son pedigree car je suis de celles qui utilisent ce mantra « 2 mèg pa fri ». Je n’ai pas besoin d’un homme pour m’entretenir mais j’ai vu assez de gigolos épingler mes amies pour éviter de ne pas vérifier le statut de mon partenaire. J’ai eu le cœur brisé assez de fois pour comprendre que je dois réfléchir et utiliser mes neurones quand il s’agit d’une affaire de cœur. Parallèle ironique me diront certains essayant d’être diplomates…. cœur de glace m’insulteront d’autres…. Ce à quoi je répondrai par le silence de mon mépris car s’il est un fait sûr, ce n’est pas votre âme qui a marché sur les traces de mon parcours…. donc, il n’est pas de votre ressort de me juger.

Revenons-en donc à mon histoire. Donc, Serge est le parfait partenaire pour moi. Il est aussi respectueux envers moi, traite mes amis avec respect et se conduit bien avec mes parents. En gros, il est le type de garçons qui ferait envie à n’importe quelle fille au prime abord. Alors, je ne m’étonne pas quand je vois des filles lui faire des mimiques ou qu’elles essaient de me le piquer. Et je suis devenue assez cynique mesdames pour déclarer ceci : vos tentatives sont au final les bienvenues. Oui, je les accueille comme des challenges pour me pousser à toujours donner le meilleur de moi-même pour cette relation qui fait de moi la femme heureuse que je suis aujourd’hui. Je les prends comme des embûches qui vont me permettre de tester ces murs que j’ai érigés autour de lui avec mon amour et ma dévotion. J’utilise les attaques de mes consœurs pour toujours me rappeler la valeur de mon homme, mes priorités et mon engagement envers lui. Et jusqu’à présent, ces murs ont bien tenu trois bonnes années et je pense qu’on peut qualifier cela comme étant du long terme.

Et ceci jusqu’à Julie…

Julie est la dernière petite stagiaire de l’entreprise familiale où Serge doit reprendre le flambeau en y incorporant une expansion qui devrait tripler les revenus annuels. De ce fait, il doit travailler tard et mademoiselle est toujours disponible pour les heures supplémentaires même quand sa présence n’est pas requise. Elle est aussi très maligne cette Julie car elle sait se rendre indispensable en lui commandant son lunch, veillant à ce qu’il n’oublie pas ses rendez-vous importants quand il est plongé dans ses projections financières et opérationnelles. Il m’est arrivé de débarquer à l’improviste à son bureau et de les trouver riant et blaguant, assis par terre avec les dossiers éparpillés. A ces moments-là, je souris et je feins de ne pas voir les regards concupiscents qu’elle jette vers mon homme et j’embrasse Serge avec effusion… oui, je marque mon territoire avec un baiser digne de réveiller un mort et me presse contre lui avec affection. Et la petite effrontée me regarde l’air de me dire qu’elle sait que la partie va être serrée mais qu’elle se jette quand même à l’eau. Et c’est ce qu’elle a fini par faire en déclarant sa flamme à Serge. Je l’ai découvert par hasard sur son téléphone… elle lui a dit qu’il était un homme exceptionnel et de ce fait, elle désirait le connaître plus intimement. Ainsi, clair et net!! La petite Julie ne fait pas dans la dentelle… elle entre d’emblée en plein cinq mètres cinquante comme diraient les adeptes du foot. Serge n’a pas répondu à ce sms mais je ne sais pas si cela signifie qu’il ne lui a pas répondu sous une autre forme. Il ne m’en a pas soufflé un mot mais j’ignore si c’est parce qu’il estime que cela n’en vaut pas la peine ou si c’est parce qu’il a décidé de mener une double vie comme la plupart de ses pairs.

Certaines de mes amies m’ont conseillé d’aller lui arracher les yeux et ainsi clarifier ma position à Julie. D’autres me disent de fouiller l’ordinateur, l’iPad de monsieur, de fouiller ses poches à la recherche d’une preuve…. de le prendre en filature… de retirer le missionnaire dans nos ébats jusqu’à ce que cette punaise sorte de mon périmètre. Je les ai écoutées d’une oreille distraite en faisant miroiter l’anneau de mes fiançailles au bout de mon annulaire gauche car toutes leurs idées m’étaient aussi passées par la tête. Oui, j’aurai pu tuer cette Julie car Serge est toute ma vie et je ne comprendrai jamais les femmes sans retenue et capables de pousser l’audace pour menacer le bonheur d’une autre. Que l’on ne se méprenne pas sur mon ton froid et logique quand je me réfère à mon histoire car cela ne veut nullement dire que je ne l’aime pas sinon que j’apprends à penser avec ma tête au lieu de mes hormones. Je ne vais pas donner à Julie une excuse pour me mettre en pâture et en plus je ne sais pas si Serge a décidé de franchir cette ligne que nous avions, d’un tacite accord, accepté de ne jamais dépasser dès le début. Je suis prête à me battre pour ce que j’ai pris le temps de construire néanmoins je dois être plus intelligente que ma chère rivale. Elle a tout ce que j’ai comme attribut : c’est une jeune fille assez jolie, avec un diplôme de marketing, et elle a l’avantage de travailler avec lui. Le sexe, aussi bon soit-il, ne va pas non plus faire la différence. Par mesure de précaution, je lui ai accordé une petite gâterie chaque deux jours depuis que j’ai découvert ce message mais je sais cela ne gardera pas un homme comme lui. J’ai envie de lui demander ce qui se passe mais nous nous étions aussi promis de ne pas être ce genre de couple… le genre qui laisse le moindre doute ronger leurs heures de bonheur. J’ai aussi fait l’analyse de notre relation et je pense que nous n’avons pas de fêlure qui servirait de brèche pour une intrusion alors force est donc de me résigner en me rendant à l’évidence :

« Serge est le maître de notre destin, c’est son choix qui déterminera la suite de notre histoire ».

Je le dis clairement à mes amies qui, trop choquées par mon esprit froid, finissent par abandonner car elles ne veulent pas suivre ma logique qui somme est toute simple. Je refuse de me mettre à espionner Serge car c’est un travail à temps plein que je vois certaines femmes faire mais auquel je ne saurais me prêter. Je ne vais pas fouiller à la recherche d’indices car je ne suis pas sûre qu’une fois que l’on emprunte ce chemin tortueux, l’on puisse revenir facilement de ce vice qu’est la curiosité. Je ne vais pas devenir l’esclave sexuel d’un homme par crainte de le perdre au profit d’une autre. Mon amour devrait pouvoir suffire à lui faire comprendre la valeur de ce que nous avons bâti. Il y aura toujours une femme plus belle, plus spirituelle et plus sexy que moi à tourner autour de mon homme. C’est à lui de faire son choix avec toutes les conséquences que cela comportera pour lui, pour cette Julie, pour moi…. au final pour nous.

Perdue au fond de mes pensées, je ne me suis pas rendue compte que la nuit était tombée et ce n’est qu’en sentant les bras de mon Serge m’entourer tendrement que je compris que mon esprit m’avait laissé errer. Seule avec lui, je me laisse un peu aller et ma vulnérabilité surgit: les doutes m’assaillent toutefois je ne laisse rien transparaître malgré mes yeux qui doivent refléter le combat intérieur que je me livre pour ne pas succomber à la voie facile que la gent féminine emprunte si souvent. Je le retiens un peu plus que d’habitude en le serrant à mon tour car tout comme Julie, je vais me battre pour cet homme mais mon combat sera loyal, une prière silencieuse qui sera traduite par mon amour et notre histoire. Ce ne sera pas un coup de couteau traître comme l’acte de Julie. Je laisserai notre relation parler d’elle-même et tairai mes doutes sur cette approche pour le moins conventionnel mais qui, je pense, est la meilleure offensive à adopter.

Et si je perds, eh bien, eh bien…je n’en ai aucune idée. Je n’ai pas réfléchi à cela mais retenez ceci : « Je suis Laurence, je suis une femme qui aime son homme mais qui refuse d’utiliser des subterfuges éphémères ou malicieux pour le garder ».

 

I am just a girl in love with coffee crossing life with her ups and downs. I prefer to let people have their own idea about who I am. I am also a humanitarian worker and I love to discover new culture and new people. I want my writing to touch people and make an impact in their life.

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