Comment faire l’amour à une blanche sans se fatiguer ?

J’aimerais bien savoir comment on fait l’amour à une blanche sans se fatiguer. Ma question parait bizarre peut être. Le titre du roman de Dany Laferrière me paraissait choquant moi aussi. J’ai observé plusieurs jeunes hommes, haïtiens, noirs, accompagnés de femmes blanches dans la quarantaine qui semblaient vouloir à tout prix marquer leur possession par des étreintes et des attouchements à n’en plus finir. J’ai pensé que si elles agissent ainsi en public, elles doivent être insatiables. Comment font ces jeunes hommes pour leur faire l’amour sans se fatiguer?

Un dimanche matin, en plein culte, dans une petite église de la place, une femme blanche caressait le dos et les mains de son jeune homme noir avec tant d’insistance que le jeune homme, gêné, a dû sortir du temple à plusieurs reprises. Elle l’attendait avec impatience à chaque fois, regardant la porte d’entrée comme si Dieu allait y faire une apparition. Femmes blanches dans la quarantaine au regard libidineux et aux mouvements nerveux, jeunes hommes noirs dans la vingtaine, l’air embarrassé, se laissant faire, c’est devenu un cliché. (Je ne parle pas de ces couples biraciaux que j’admire.)

De telles scènes ne manquent pas d’attirer mon attention. Ces relations d’amour coloré ou d’affaires ne doivent pas être de tout repos. Beaucoup de ces jeunes hommes refuseront d’admettre qu’ils sont choisis pour leur physique. Mais je sais que certaine femmes blanches et asiatiques considèrent les hommes noirs comme des étalons. Elles ne voient en eux que le plaisir qu’ils peuvent leurs apporter. Ces hommes n’y comprennent pas grand choses, trop heureux de trouver une femme blanche libérée, différente de la femme noire qui donne de son corps au ratio, en fonction de son humeur, du traitement qu’elle reçoit et d’autres critères qu’elles établi selon la saison. Chez d’autres le gain financier est le meilleur aphrodisiaque.

Je connais des femmes blanches qui ne jurent que par les hommes noirs. Pour elles, les hommes noirs qu’elles choisissent n’ont pas d’identité, ils ne sont jamais beaux, jamais laids, ils n’ont pas d’histoire, pas de passé ni futur, ils sont justes noirs, heureux, pleine d’énergie capable de procurer un plaisir différent. Certains hommes noirs sont devenus presque de véritables esclaves sexuels, ces hommes noirs sont passés de bête de somme du temps de l’esclavage à bête de sexe des temps modernes. Un homme même pour des fins de prostitution ne devrait pas être choisi en fonction de sa race.

Emma Lucien

_{Image: Nathalie Jolivert}