La zone abrite plusieurs investissements importants qui ne sont plus fonctionnels
Plusieurs stations balnéaires, restaurants et autres activités sont à l’arrêt ou littéralement fermés sur la Côte des Arcadins, située dans la commune de Montrouis, dans le département de l’Artibonite.
À moins d’une heure de l’aéroport Toussaint Louverture, la côte est l’un des endroits touristiques les plus attractifs du pays. La zone héberge également de grands sites comme : le Royal Decameron Indigo, Wahoo Bay Beach Club, Moulin Sur Mer et Kaliko Beach Club.
L’ensemble de ces entreprises enregistre une baisse drastique du nombre de clients, des difficultés d’approvisionnement en produits de première nécessité et en carburant, ainsi que des attaques directes de bandes armées, etc.
Plusieurs stations balnéaires, restaurants et autres activités sont à l’arrêt ou littéralement fermés sur la Côte des Arcadins.
Le vaste Royal Decameron Indigo, ouvert avec 400 chambres en 2016 après plus de quinze millions de dollars américains d’investissement, se trouve vidé de ses clients. «Depuis septembre 2022, nous ne pouvons pas fonctionner. Le fait est que, nous ne recevons pas de clients, mais nous ne sommes pas fermés pour autant », relate un responsable du service à la clientèle qui n’a pas souhaité donner son nom car il n’était pas autorisé à parler au nom de l’entreprise.
Une vue du vaste © Royal Decameron Indigo
Actuellement, des groupes armés empêchent le passage à la hauteur de Canaan, constituant l’un des principaux obstacles pour accéder au nord du pays. Depuis 2017, la situation de blocage des zones telles que Cabaret, Arcahaie et Montrouis affecte grandement le secteur touristique de la localité.
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Moulin Sur Mer, décrit comme l’une des destinations phares de la côte, « avec des couchers de soleil idylliques et une atmosphère tropicale chaleureuse », est aussi presque à l’arrêt.
Une vue de haut de © Moulin Sur Mer
«Depuis [septembre], nous enregistrons un taux d’occupation mensuel inférieur à 20 % de notre capacité hôtelière. Cela ne nous permet de couvrir que les coûts fixes, ce qui signifie que nous travaillons à perte », déclare Ricardo Étienne, directeur de l’établissement touristique Moulin Sur Mer. Toutefois, il ajoute que l’hôtel reste ouvert afin de préserver son statut de patrimoine national.
Aussi, Moulin Sur Mer cible une clientèle de proximité en provenance de l’Arcahaie, Saint-Marc, etc.
Le contexte global d’insécurité fragilise de plus en plus les activités sur le littoral des Arcadins.
Le 11 mars 2023, «Sumfest», l’un des événements culturels majeurs qui s’organise habituellement sur la Côte depuis 2020, a annoncé que la 5e édition de son festival aura lieu cette année en Floride, aux États-Unis. Cette information illustre la situation difficile de la zone.
Le contexte global d’insécurité fragilise de plus en plus les activités sur le littoral des Arcadins.
Dans la nuit du 15 au 16 mars 2023, Wahoo Bay Beach confirme qu’un groupe d’individus armés ont attaqué puis vandalisé leur local. «Nous avons subi des dommages matériels importants. Mais, heureusement notre staff est sain et sauf», peut-on lire dans une note diffusée sur le compte Instagram de l’entreprise le lundi 20 mars 2023.
Jean Roger Dorsainvil, propriétaire d’une agence touristique, «Touris Lakay Ayiti», regrette une perte d’opportunités continue. «En 2017, un groupe de touristes français fut bloqué à l’aéroport Toussaint Louverture, et malheureusement ils ont dû retourner en France. Ces personnes nous ont dit qu’ils ne retourneront plus en Haïti».
Au-delà du climat global de l’insécurité, le poids d’un conflit terrien opposant la famille de Piatre à celle de Boniface, contribue à accélérer les épisodes violents dans la zone.
«La genèse de ce conflit remonte au 12 mars 1990», relate Juste Richethere, notable à Cadenette. Une dizaine de personnes sont assassinées et plus d’une centaine de maisons ont été incendiées dans le cadre de cette affaire qui concerne plus de 100 carreaux de terre, estime l’homme, bien au courant des incidents.
Les tenants et aboutissants du litige restent obscurs. Selon Michèle Oriol, secrétaire exécutif du Comité interministériel d’Aménagement du Territoire (CIAT), «il n’est aucunement possible d’avoir un conflit foncier sur les zones du littoral, car il s’agit des propriétés de l’État».
Les tenants et aboutissants du litige restent obscurs.
Quoi qu’il en soit, les épisodes de violences affectent le climat sécuritaire et paralysent les activités économiques.
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Des petits restaurants, des bars, des poissonneries se trouvent également touchés. C’est le cas de Marie Humaine, propriétaire de «Mèmène Restaurant» à Montrouis. «Notre restaurant est fermé depuis septembre 2022, car il n’y a personne pour acheter les repas. Les ingrédients coûtent aussi de plus en plus cher», témoigne-t-elle.
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