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Un photographe expose la vie au cimetière de Port-au-Prince

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L’exposition «  Une ville dans la ville » du photojournaliste Georges Harry Rouzier aura lieu au Centre d’Art du 9 au 16 novembre 2017. Ce travail qui met en exergue certains problèmes urbains, fait un parallèle tant curieux que vrai entre la ville de Port-au-Prince et son cimetière.

 

 

« Je me suis intéressé aux problème de la ville de Port-au-Prince parce que, à la base je suis architecte, souligne Georges Harry Rouzier. L’urbanisation m’a toujours préoccupé. Il y a tellement de choses dans cette ville qui m’interpelle et ça m’a étonné de voir comment la plupart de ces réalités sont reproduites à l’intérieur du grand cimetière. » C’est ce qui a conduit le photographe à lancer le projet « Une ville dans la ville » en 2015. Un travail de photoreportage sur la ville de Port-au-Prince, à l’intérieur de son cimetière.

C’est une exposition qui veut mettre en relief un ensemble de problèmes urbains caractéristiques de Port-au-Prince (cadastre, gestion de déchets, tracé) qui se reproduisent à petite échelle à l’intérieur du cimetière.

L’exposition veut démontrer comment le cimetière de Port-au-Prince épouse presqu’identiquement la forme de la ville qui l’héberge. Chaque cliché ramène à une réalité du quotidien. Le photographe souhaite étaler les inégalités entre riches et pauvres, la bidonvilisation, la crise de logement, la gestion de l’urbain, l’architecture, l’insécurité, l’enfermement des riches à l’intérieur des murailles, la place de l’Eglise, etc. Des situations, qui, curieusement, sont reproduites au cimetière.  « Une ville dans la ville » veut faire ressortir ces réalités que la société fuit généralement au lieu d’essayer de les aborder.

 

Une petite ville qui suit l’évolution de la grande ville

« Le cimetière de Port-au-Prince est un véritable labyrinthe. On ne peut pas se déplacer aisément. Les tombeaux sont fragiles et on peur de marcher sur le sol couvert de d’herbes folles et de lianes. On est obligé de traverser de tombeau en tombeau malgré les risques. », explique Georges Harry Rouzier.  Une situation qui rappelle les corridors de nos quartiers, les rues étroites de la ville et les égouts à ciel ouvert.

A travers ce parallèle entre la capitale et son cimetière, le photographe veut interpeller les citoyens sur un ensemble de questions qui méritent d’être discutées au sujet de la ville de Port-au-Prince.

Georges Harry Rouzier a débuté avec la photographie en 2011, inspiré par les certains photographes étrangers qui ont débarqué en Haïti après le séisme de 2010. A l’époque, la Faculté des Sciences de l’Université d’Etat d’Haïti qu’il fréquentait était effondré et les cours avaient mis du temps pour reprendre. C’est ce temps libre qui lui a permis de s’adonner à la photographie, quoiqu’il manipulait déjà les photos à partir des outils de graphisme.

Ce n’est qu’en 2013 qu’il a embrassé le photoreportage  et photo documentaire comme genre de photographie en participant à plusieurs ateliers de photographie à la FOKAL. Et c’est là qu’il a rencontré l’équipe KOLEKTIF 2 DiMANSYON (K2D) dont il est membre fondateur. Georges Harry Rouzier a travaillé comme photographe au magazine Challenges. Il est photographe de la revue K2D et ancien conseiller à FOKAL. Il a par ailleurs collaboré à plusieurs travaux de photographies pour des institutions internationales, notamment des ONG.

L’exposition «Une ville dans la ville » aura lieu au Centre d’Art du 9 au 16 novembre 2017.


 

Retrouvez ci-dessous le reportage de Georges Harry Rouzier sur la problématique des trottoirs à Port-au-Prince

 

Les trottoirs de Port-au-Prince

La ville de Port-au-Prince et ses environs connaissent un moment de mutation urbaine qui inquiète plus d’un. De tous les problèmes pressants auxquels font face les habitants de cette ville, il y en a qui sont relegués au second rang dans le quotidien des port-au-princiens.

La rédaction de Ayibopost

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