CULTUREPOLITIQUE

En plein 2017, nous n’avons encore que des souhaits pour Haïti !

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Nous sommes encore debout. Oui, debout après l’ouragan Mathieu. Debout après les 6 ans du choléra, les 10.000 morts, les 800 000 affectés et les excuses de l’ONU. Nous sommes debout, quoique les traces du 12 janvier soient encore inscrites dans nos chairs. Debout face aux leaders fabriqués sur mesure, face aux discours oiseux dépourvus de vision.

Nous sommes debout même si les hautes sphères de la société sont occupées par des flibustiers et des clowns de carnaval. Debout après le passage de ses gouvernements qui ont pillé les caisses de l’état, violé l’espoir de la nation, de ses présidents comédiens de grand chemin. Debout face aux activistes politiques qui divisent la population pour ne servir que leur propre intérêt. Nous sommes debout et nous le serons longtemps encore. 

On dit que l’Haïtien est résilient. Un peuple qui encaisse avec le sourire aux lèvres. Un peuple qui ne connait pas ses droits et qui fait de mauvais choix car ils est dicté par ses émotions et ses besoins primaires. Un peuple si souvent abusé pour sa naïveté et qui confond les priorités. Doit-on éprouver de la fierté et marcher avec ce qualificatif comme un emblème collé au front?

 2017…

Une nouvelle année est l’occasion parfaite de revoir ses plans, de jeter un regard sur son parcours. De voir si on avait emprunté le chemin qu’il fallait. Nous sommes entrés dans cette nouvelle année avec des doutes autour de la conjonture politique. Avec 300 000 planteurs de petit mil ayant perdu 60% de la récolte de l’année à cause de l’épidémie des pucerons jaunes et du cyclone Mathieu. La gourde continue sa chute libre, aujourd’hui, il faut 68 gourdes pour 1 dollar. Nous sommes en 2017 avec les restes de l’année 2016 aux commissures de nos lèvres. Nous abordons 2017 sans un vrai bilan de 2016, sans plan d’action et sans vision. 

 Vous avez dit Vœux?

Quels souhaits partager aujourd’hui? Faut-il encore perpétrer cette vieille tradition qui laisse planer tant de faux espoirs? A-t-on besoin de promesses pour survivre? A côté du flot de messages « made in china » qui circulent sur les réseaux sociaux, que peut-on vraiment souhaiter au peuple haïtien? 

De l’ARGENT, car tout ce qui se vend en gourdes a moins de valeur que ce qui se vend en dollars et nous éprouvons tellement de fierté à afficher nos reçus en US. Tous les restaurants de la capitale haïtienne ont leur menu en monnaie de l’oncle Sam. De la SANTE, où ça? Pendant que les hôpitaux grèvent à longueur d’année , des malades meurent, des blessés empestent, il n’y a pas assez d’ambulances pour les urgencesIl y a 14 médecins pour 10.000 habitants (rapport du Ministère de la Santé publique, septembre 2011)De l’EDUCATION, peut-être? Bien que ce système nous contraint à débiter par cœur une leçon qu’on ne comprend même pas, à croire en une histoire qui ne nous appartient pas, à apprendre des formules chimiques sans jamais franchir le pas d’un laboratoire. Un système qui ne nous inculque pas l’amour de la patrie, la culture de l’entreprenariat. Un système qui ne valorise pas nos idées, notre créativité. 

Le renforcement des valeurs de la FAMILLE haïtienne. Quelles valeurs et surtout quelle famille? Cette grande illusion, où la monoparentalité est ce qui prévaut, où se perpétue en douceur le machisme, le viol, l’inceste, la discrimination, la domesticité, le culte de la blancheur et des complexes de toutes sortes. Cette famille où il est plus normal de manifester sa haine envers l’autre que de faire montre d’amour, de féliciter, de choyer ou d’aimer. 

Un regard peut-être vers la RELIGIONLeader évangélique? Envoyés de dieu? Quel dieu déjà? N’est-ce pas le nouveau métier du siècle? Ces « envoyés » rançonnent les moindres sous de la population et font croire qu’un visa est l’ultime but de la vie. Ils se cachent derrière leur costume, leur soutane et leur bible avec des penchants sur lesquels il serait impossible de mettre un nom. 

Pour cette nouvelle année et pour l’avenir

Une conscience collective, une vision commune, un amour de la patrie, une volonté de faire partie de la solutionEn 2018, j’aurais aimé lire ces lignes et effacer quelques paragraphes parce que nous aurions appris quelque chose et marché vers l’avenir sans cette fierté d’un passé trop lourd à porter et dont nous ne sommes nullement méritoires

 

Soucaneau Gabriel 

Je suis Soucaneau Gabriel, Journaliste Freelance. Blogueur, animateur radio et télé. Un passionné, un jongleur des mots, poète si on veut. Passionné de lecture, de voyages, de rencontres. La vie est ma plus grande source d’inspiration. Libre dans ma façon d’agir, dans ma tête ainsi que dans mes écrits. Je ne suis pas là pour me conformer aux critères mais plutôt pour faire sauter des barrières. A bon entendeur...

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