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Pourquoi j’irai voter dimanche ?

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Le fossé est vertigineux. Je parle de celui qui sépare l’idéal du réel. La démocratie dans son essence, ses exigences et sa traduction dans la réalité haïtienne. Ces élections sont les témoins gênants d’un mal-être profond ! Elles sont la dernière piqûre empoisonnée infligée à une société délabrée qui se cherche depuis 1987 et se perd à force de potions délétères et d’apprentis sorciers corrompus. Ce vaudeville met à nu nos incapacités, nos tâtonnements tout en confirmant ce que les statistiques s’évertuent à prouver depuis des décennies : notre faillite collective !

A ce nouveau carrefour de notre vie de peuple, l’étourdissement est à son comble. Nous avons jadis élevé une caricature au rang de chef suprême, tremblons que nous ne sombrons pas dans l’habitude. Que par paresse, ignorance et irresponsabilité nous ne renouvelons notre abonnement au comptoir de la risée du monde. Et que les turpitudes structurelles et les urgences conjoncturelles ne pâtissent une fois de trop dans une bouffonnerie insipide revêtue de populisme !

Ce n’est d’ailleurs pas au doute que nous invite ces prétendants, c’est à l’effroi ! Ce déferlement de narco trafiquants, d’ignorants et d’autres abjections du même acabit a de quoi effrayer le citoyen le moins engagé. Comment en effet bâtir une société prospère et équitable avec comme représentants des individus aussi dévoyés ?

Pourtant, de cette bouillie indigeste, quelques figures peuvent être vues en exception. Au royaume des candidats aveugles, opportunistes, sans véritable vision sociétal ni projet, l’œil exercé peut bien déceler quelques borgnes. Toute la question est maintenant de prendre la bonne décision. L’idéal démocratique est l’horizon, elle doit façonner le réel mais ne peut justifier son abandon.

Tout compte fait, notre cheminement vers de plus beaux cieux passe malheureusement par des stratégies d’évitement, des choix barrages et l’affirmation implacable de notre foi dans la démocratie ! Entre le choléra et le sida, il faut savoir éviter le pire. Entre le pessimisme de la réalité et l’optimisme de la volonté, il faut aller VOTER le moindre mal dans ces élections.

Widlore Mérancourt est éditeur en chef d’AyiboPost et contributeur régulier au Washington Post. Il détient une maîtrise en Management des médias de l’Université de Lille et une licence en sciences juridiques. Il a été Content Manager de LoopHaïti.

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