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« Ne nous quitte pas! »

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Il y a de ces millésimes qui se bonifient avec l’âge. Pirlo, Andrea de son prénom, en fait assurément partie. Le meneur de jeu de la « Nazionale » et de la formation piémontaise a élevé la passe dosée au rang d’art. En ce sens qu’Il Maestro calcule, anticipe, voit tout ce qui se passe dans cette arène qu’est le terrain de foot.

N’étant pas doté des attributs physiques des grands athlètes tels Cristiano Ronaldo ou Bale, Pirlo compense par son intellect footballistique et la rare connexion cerveau –pied qui fait de lui le Picasso de ces temps modernes. Son cerveau le pense, son pied l’accomplit. Meneur de jeu placé devant l’axe central, Pirlo organise sciemment le jeu de son équipe. Passes courtes, passes longues avec le même bonheur, avec la même précision chirurgicale.

Le match Italie-Angleterre d’hier, qui s’est déroulé au cœur de la jungle amazonienne de Manaus, nous a permis encore une fois de nous extasier devant tant de talent, devant tant de maîtrise. En effet, le chef d’orchestre de cette formation italienne a dirigé sa représentation d’une façon telle qu’il force à l’admiration et à l’ébahissement.

C’est ce meneur de jeu atypique qui a débloqué la situation pour l’Italie. Nous venons de passer la demi-heure de jeu et la « Nazionale » est en en possession du cuir sur une phase arrêtée. Pirlo vers qui le ballon se dirige, réalise un jeu « sans ballon » ou un « faux assist »qui déstabilise la défense anglaise d’un coup et place Marchisio dans les meilleures conditions possibles pour armer sa frappe et donner l’avantage à la sélection italienne.

Pour réaliser un tel geste, Pirlo nous montre tour à tour sa maîtrise de l’espace, la connaissance du placement de ses coéquipiers, l’analyse instantanée de la faiblesse de la défense anglaise et la fantaisie qui anime son jeu. Tout cela en un laps de temps record et avec une telle aisance que nous, en tant que simple spectateurs, nous n’y pensons pas sur le coup.

En outre les flèches qu’il décochait vers « Super Mario » pour essayer de le mettre sur orbite nous proposaient une autre facette de son jeu si riche. Et la merveille de coup-franc non réussi en fin de match étant une sorte de bonus, un « dégui » comme on le dit si bien.

Sachant déjà que cette tournée brésilienne sera la dernière croisade sous le maillot Azzuri de ce philosophe italien, nous apprécions encore plus chaque moment de pur bonheur qu’il nous offre. Nous espérons que l’Italie ira loin et pourra peut-être offrir une seconde couronne mondiale à cet esthète …

Entre temps, si vous aussi vous pensez que Pirlo pourrait encore nous gratifier de sa présence à l’Euro 2016, scandez en cœur la nouvelle version de ce classique de Jacques Brel qui dit: « Pirlo, ne nous quitte pas!!… »

Amoureux de sport et de foot en particulier , l'écriture constitue pour moi un exutoire et un incroyable moyen de partage.

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