LE SUJET DU MOISPOLITIQUESOCIÉTÉ

Devenir Président !

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Un rêve que je chérissais tranquillement dans un coin de mon esprit de patriote en proie à la colère, devenir président pour faire avancer les choses. Je dois avouer que l’image de cet homme (moi) se carrant dans cette super chaise en satin avec tête dorée était sexy, glamour et était en phase de devenir fétiche, religieuse, un cliché parfait pour Instagram et tous les réseaux sociaux à la mode de nos jours.

Les années ont passées ainsi que les gouvernements. Des présidents se sont succédé, certains ont passé plus de temps au Palais National que d’autres. Mais il faut dire que l’image que j’avais d’un président est ternie, ce n’est plus ce héros qu’il était dans le temps, l’ami de la nation, respectueux et respectés par ses paires. De nos jours, c’est une comédie. On s’incline, on joue le jeu tout simplement pour garder son chèque et tout ce qui va avec, la climatisation à outrance, les longs diners, les vitres teintées, la protection rapprochée par ces robots musclés, tatoués et armés qui n’hésiteront pas à tabasser n’importe qui. Tout faire pour être dans les grâces du monarque, c’est honteux et puéril. L’institution qu’est la présidence a pris un sérieux coup, surdose de démocratie ou chirurgie ratée par l’aide extérieur, je ne sais plus quoi penser.

 

Être président, est-ce ça?

Beau sourire à tout le monde, raconter n’importe quoi à la presse, serrer la main de l’ennemi, lire de beaux discours oiseux retravaillés par le staff, miser sur les supers costards, courir à vitesse grand V, bruler les feux rouges, promettre lune et soleil, fermer les yeux sur les écarts de ses amis et de sa famille et dans certains cas faire usage de menace. Est-ce que c’est à ça qu’est réduite la présidence de nos jours?

Enfant, le président était pour moi cet être presqu’intouchable, un leader qui inspirait le respect. Devenu adulte, le portrait que j’avais d’un président a beaucoup évolué et ce rêve de devenir le numéro 1 de la nation subitement ne me parait plus aussi excitant que dans mon imagination.

Quel serait le portrait idéal du vrai président Haïtien?

Pour commencer c’est celui qui saura que ce pays a vraiment besoin de respirer, qui saura qu’on est une Nation et non des statistiques, non des votes dans une urne. Celui qui saura ce qu’est vraiment le rêve haïtien, qui saura que la jeunesse d’aujourd’hui tiendra les rênes du pays demain et que c’est à lui de tracer le chemin, de donner l’exemple. Celui qui saura qu’un président n’est pas un monarque, qui saura ce que démocratie veut dire. Celui qui saura prendre les bonnes décisions, qui priorisera la collectivité sur le bonheur de sa famille et le cercle de ses amis.

On aimerait bien un mélange, un petit cocktail explosif. Il se trouverait en fait entre un certain Kennedy, de lait et de miel. Obama, une main de fer dans un gant de velours, charmeur invétéré comme témoigne la dernière vidéo tournant en boucle sur internet, Monsieur partageant son parapluie avec ses collègues. Un Poutine qui lui prend des décisions sans froncer les sourcils. Ou un Paul Kagame qui libère sa nation du dictat de l’international.

Non, non, encore non aux fuyards, aux profiteurs, aux colériques, aux délabrés, aux immorales, ceux qui ont un passé lourd à supporter, une image à redorer, une santé économique à refaire. Non à tous ces inconnus qui débarquent de leur île perdu sur la carte et qui pense s’offrir ce titre aux prix de dons de sac de riz et de fausses promesses. Haïti n’est plus cette femme qu’on courtise avec des fleurs, pour qui on ouvre la portière et avec qui on espère baiser tard dans la nuit. C’est un pays avec de vrais problèmes qui a besoin de vraies solutions et non des promesses de chandelles et de vins pétillants de parfait inconnu surgit de nulle part, sans passé, sans présent trainant un futur déjà hypothéqué.

Aux présidents en devenir

Loin d’être un convoi blindé qui terrorise tout, la présidence est une institution. La présidence est loin d’etre un énorme pot de confiture, un pont pour la fortune, le paradis et le luxe. C’est un don de soi, s’oublier, se consacrer totalement à la nation, innover, apporter des idées, agir, influencer, redonner à la nation son identité. Si vous allez aux élections en pensant que le rêve Haïtien est un bol de riz et une paire de chaussure, vous passez à côté de l’essentiel. Sous ce bel emblème bleu et rouge, il y a une plaie, une grosse plaie que seul un médecin d’ici peut guérir. Un médecin à la peau café, aux dents blanches, aux cheveux crépus qui sait comme moi qu’il n’est pas dans un restaurant entre deux voyages mais qu’il est sur sa terre natale et qu’il doit mettre la main à la pâte, s’impliquer corps et âme.

 

Sachez mes futurs présidents, l’histoire demandera des comptes comme elle le fait si souvent et que votre règne ne peut durer que 4 ans, au pire, 8.

Soucaneau Gabriel

Je suis Soucaneau Gabriel, Journaliste Freelance. Blogueur, animateur radio et télé. Un passionné, un jongleur des mots, poète si on veut. Passionné de lecture, de voyages, de rencontres. La vie est ma plus grande source d’inspiration. Libre dans ma façon d’agir, dans ma tête ainsi que dans mes écrits. Je ne suis pas là pour me conformer aux critères mais plutôt pour faire sauter des barrières. A bon entendeur...

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