10 personnalités haïtiennes qui ont marqué l’année 2014

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Avant que 2014 ne nous tire définitivement sa révérence, nous avons voulu partager avec vous une liste de 10 personnalités publiques haïtiennes ou d’origine haïtienne qui ont retenu notre attention et ont fait notre fierté cette année. 

Cette liste inclut des personnalités publiques, des lauréats de grands prix internationaux ou nationaux, des faiseurs d’opinions avant-gardistes, des hommes et femmes ayant accédé à de prestigieuses positions etc…, des gens issus de différents secteurs qui ont su se démarquer et qui ont fait rayonner Haïti en 2014..

10 — Carolyn Desert

Couronnée Miss Haïti 2014, Carolyn Désert a défié les standards traditionnels de beauté avec sa coupe à la garçonne. Jeune entrepreneure ayant à cœur l’empowerment des femmes, elle est devenue, en peu de temps, une figure inspirante pour la jeunesse haïtienne.

Bien que controversée, sa décision de critiquer ouvertement le Comité organisationnel du concours de beauté Miss Haïti a trouvé le support des haïtiens d’ici et d’ailleurs. Sa décision de solliciter le support de la population pour financer sa participation au concours de beauté Miss World par le biais d’une collecte de fond ouverte au grand public et de chercher ses sponsors elle-même a également créé la controverse. Jamais un concours de beauté n’aura suscité autant d’intérêt en Haïti!

Carolyn Desert aura ainsi marqué l’année 2014 par son beau sourire, par ses prises de positions courageuses mais, surtout par le fait d’être la première Miss haïtienne a avoir fait autant parler d’elle.

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9 — Jerry Tardieu

Jerry Tardieu est un entrepreneur qui se positionne comme un citoyen engagé et impliqué dans la vie socio-économique de sa communauté. L’envergure du projet Royal Oasis dont il était le porteur avait séduit la population haïtienne qui, en 2012, avait vu en ce projet un symbole d’espoir et de renouveau. Cette année, il a mis sur pied le « Kolektif Abitan Petyonvil » (KAP) pour défendre les intérêts des habitants de la commune de Pétion-Ville, grand pôle économique du pays.

Parallèlement à cette initiative, Jerry Tardieu a publié cette année « Investir et s’investir en Haïti, un acte de foi », un livre-entretien avec le journaliste Pierre-Raymond Dumas dans lequel il fait le point sur la question de l’investissement en Haïti et invite tous ceux qui font le choix d’entreprendre dans le pays à rester optimiste et à faire preuve de détermination quant à la mise en œuvre de leur projet.

Les ventes-signature de ce livre, en Haïti comme à l’étranger, ont été un énorme succès, surtout que Jerry Tardieu est une personnalité publique qui, pour beaucoup, incarne l’espoir d’une Haïti revitalisée par l’engagement citoyen de sa population, par la participation active des entreprises du secteur privé dans la formulation de solutions aux questions qui touchent le pays et par l’implication d’une jeunesse qui croit en l’avenir de son pays.

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8 — Jeff Louis, Jean-Jacques Pierre et Donald Guerrier

Malgré les déceptions au pluriel de notre Sélection Nationale cette année, Jeff Louis, Jean-Jacques Pierre et Donald Guerrier ont su se démarquer et se créer une place toute spéciale dans le cœur des haïtiens.

Jeff a eu une saison extraordinaire à FC Nancy en deuxième division française. Le footballeur haïtien s’est démarqué avec les nombreux buts inscrits à son actif et a su surprendre avec sa technique bien polie, notamment avec ses enchaînements accélération-dribbles-but à la Messi… Sa performance hors pair a d’ailleurs suscité l’intérêt de plusieurs grands clubs européens mais c’est finalement avec Standard de Liège, le club avec lequel il a disputé l’Europa League que le jeune footballeur a finalement signé. Il est important de souligner que c’est le premier joueur haïtien formé en Haïti à avoir atteint ce niveau dans sa carrière de joueur de football professionnel.

Jean-Jacques Pierre, c’est déjà 11 ans au plus haut niveau du football sud-américain et français. Alors que Jeff Louis qui brillait en Division II française, à Nancy n’a pas pu accéder au niveau supérieur, Jean-Jacques, lui, a défendu avec brio les couleurs du SM Caen, dans le même championnat. Capitaine de l’équipe, il est sans conteste, le leader qui a mené le club en première division. Après deux saisons difficiles, l’ancien du Cavaly de Léogâne, a ainsi prouvé qu’il avait encore sa place, à 33 ans, parmi les footballeurs professionnels de haut niveau.

Après le Violette et l’America des Cayes, Wilde Donald Guerrier, le fils de Port-à-Piment, s’est établi au Wisla Cracovie en Pologne où il est bien vite devenue une star adulée du public. Arrière latéral à ses débuts et jusqu’à la fin de sa carrière haïtienne, son entraîneur l’a avancé d’un cran, ailier gauche, dans la ville de Jean-Paul II où il fait désormais trembler les filets pour la plus grande fierté du peuple haïtien.

2014 aura donc été l’année où des joueurs que nous avons vu grandir auront atteint des sommets importants, réussissant par le même temps à relayer Messi et Ronaldo dans un petit coin de nos cerveaux pour notre plus grande notre fierté de patriotes.

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7 — Bélo

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Depuis la sortie de son premier album « Lakou trankil » qui a connu un grand succès à l’échelle du pays et qui a valu au musicien le prix « Découvertes RFI », Bélo jouit d’une renommée internationale.

Cette année, il s’est fait décerner le prix « World citizen artist 2014  » pour sa chanson « Citizen of the World » extraite de son tout dernier album « Natif Natal » qui a lui aussi connu un succès fulgurant en 2014.

Chanteur et guitariste autodidacte, Bélo est sans conteste un artiste sans pareil. Ce jeune auteur-compositeur-interprète qui a développé un style musical original à la frontière du reggae, du jazz, du soul et du traditionnel rara s’est créé une place toute spéciale dans le cœur des haïtiens avec ses textes utilisés comme exutoire pour réveiller la masse endormie face à certains problèmes sociaux. Bélo a assurément fait ses preuves mais ceci ne l’empêche pas d’explorer des rythmes et sons qui ne lui sont pas familiers pour continuellement se réinventer et, aujourd’hui, même après plus de 10 ans de carrière Bélo continue à être une voix pour les sans-voix.

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6 — Jacques « Kako » Bourjolly

Depuis quelques années, Kako, l’humoriste haïtien qui se partage tous les spots publicitaires locaux avec son homologue Tonton Bicha et qui s’évertue à nous faire rire, est très investi dans le social, notamment par le biais de l’organisation caritative « Kako’s Kids ». « Kako’s Kids » est une organisation à but non lucratif fondée par l’humoriste qui s’est donnée pour mission « d’améliorer le quotidien des enfants défavorisés d’Haïti par le sport et l’éducation ». Ce projet a d’ailleurs valu à Kako le « Prix humanitaire Lucienne Deschamps » cette année.

En plus d’avoir raflé ce prix, Kako peut s’enorgueillir du grand succès qu’à connu son spectacle humoristique « Kakofoni » en novembre dernier et de celui de sa toute dernière représentation qu’il a donné le 27 décembre dernier pour clôturer l’année en beauté.

2014 aura bel et bien été une année riche en couleurs pour Kako.

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5 — Dany Laferrière

A Montréal comme à Port-au-Prince ou à Petit-Goave, Dany Laferrière est une star de la littérature francophone.

Boulimique des prix littéraires Médicis, Grand Prix du Livre de Montréal, Laferrière a encore gagné cette année un prix important : Prix International de Littérature 2014 à Berlin pour son roman L’Énigme du Retour déjà récompensé par le Médicis de 2009.

C’est aussi cette année qu’il a pris son fauteuil à l’Académie française, une institution dont « la principale fonction [est] de travailler […] à donner des règles certaines à [la langue francaise] et à la rendre pure […]», devennant ainsi le plus jeune membre à siéger sous la coupole.

Bien qu’il ait été introduit à l’Académie Française en décembre dernier, nous avons jugé qu’un évènement de cette envergure méritait que nous fassions une petite entorse à la règle pour l’inclure dans cette liste. Il est effectivement le premier écrivain de culture haïtienne à faire son entrée à l’Académie française.

La sélection de Dany Laferrière pour occuper le fauteuil numéro 2 de cette prestigieuse institution est donc une preuve supplémentaire de la vitalité du secteur culturel haïtien, une nouvelle que la communauté intellectuelle haïtienne a d’ailleurs accueilli avec beaucoup de fierté.

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4 — Mireille Pérodin Jérôme

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Mireille Pérodin Jérôme a contribué à écrire une belle page de l’histoire de l’art haïtien cette année en commissionnant une exposition exceptionnelle au Grand Palais, à Paris. Invitation à voir Haïti autrement, « Haïti: deux siècles de création artistique » est une exposition qui souligne le travail créatif d’artistes haïtiens ou d’origine haïtienne sur deux siècles notre histoire.

Mireille Pérodin Jérôme, est, sans conteste, une figure iconique du secteur des arts en Haïti dans lequel elle s’implique activement depuis plus de 26 ans. Gérante et copropriétaire de la célèbre galerie d’art “Les Ateliers Jérôme” qu’elle a fondé avec le peintre, sculpteur et céramiste de renom Jean-René Jérôme, elle est particulièrement active dans la promotion d’artistes haïtiens. Membre de l’Association Internationale des Critiques d’Art, région Caraïbes, elle encourage et encadre également des artistes émergeants ayant le potentiel de briller sur les scènes nationale et internationale ainsi que des artisans locaux de grand talent. Elle s’implique également dans le stockage de données sur l’art haïtien et caribéen ainsi que dans les travaux d’authentification et d’estimation d’œuvres d’art. Ainsi, « Haïti: deux siècles de création artistique », c’est le fruit de deux ans de travail assidu de Mireille Pérodin Jérôme, en parallèle à ses autres mandats. Aujourd’hui, cela fait déjà un mois qu’Haïti rayonne au Grand Palais, attirant une foule de visiteurs venus des quatre coins du monde.

Le secteur des arts haïtien se souviendra donc de l’année 2014 qui a vu naitre cette exposition mais Haïti se rappellera que Mireille Pérodin Jérôme aura consacré plus de 2 ans à la réalisation d’un projet qui aura fait rayonner le pays sur la scène internationale.

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3 — Michaëlle Jean

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La feuille de route de Michaëlle Jean déjà bien remplie s’est enrichie cette année du poste de prestige qu’est celui de Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

En effet, après avoir été tour à tour Gouverneure générale du Canada, envoyée spéciale de l’Unesco en Haïti puis Chancelière de l’Université d’Ottawa, la plus importante université bilingue Nord-Américaine, notre sœur, adoptée par le Canada à la fin des années 60, a récemment été choisie pour succéder à Abdou Diouf à la tête de l’OIF.

Michaëlle Jean a changé par son accession à ce poste l’histoire de l’OIF qui jusque là jusque-là a été dirigée par des hommes et des africains.

Ce double accomplissement requiert tout naturellement que nous lui tirions notre révérence.

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2 — Guy Étienne

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Cette liste ne saurait être complète sans que nous ne fassions mention de Guy Etienne, directeur du Collège Catts Pressoir. Un homme qui croit fermement qu’il est encore possible de « sauver le système éducatif haïtien » et qui a récemment été sélectionné par le « Varkey GEMS Foundation » pour faire partie des 50 professeurs finalistes sélectionnés sur 1300 applicants pour leurs méthodes pédagogiques innovatrices et pour leur impact positif sur leurs élèves et leur communauté.

Pour cause, le Collège Catts Pressoir qui, depuis quelques années, révolutionne les façons de faire dans le domaine de l’éducation en Haïti est devenu un modèle de référence en matière d’éducation éclairée et ouverte au monde de la science à l’échelle du pays. Aujourd’hui, les élèves du Catts Pressoir construisent des prototypes de robots-nettoyeurs de rue et des feux de signalisation, ils rédigent des plans d’affaires et participent à des concours d’entreprenariat, ils mettent en œuvre des projets de reboisement et chaque fin d’année scolaire, ils nous surprennent par leur ingéniosité lors des fameuses « Exposcience » organisées par l’institution.

Cette année, le Collège Catts Pressoir a d’ailleurs été l’une des dix institutions gagnantes du prix « Lego Foundation » et du prix « L’Ashoka » pour ses méthodes pédagogiques innovantes, des prix qui, selon Guy Etienne, récompensent un travail amorcé, il y a plusieurs années.

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1 — Yannick Lahens

Yannick Lahens a décroché cette année, pour son roman « Bain de Lune », le prestigieux prix Femina qui récompense chaque année une « œuvre originale [de langue française], témoignant de réelles qualités de pensées et de force et qui soit en même temps une promesse d’avenir ».

« Bain de lune » est un bel ouvrage qui amène le lecteur à Anse bleu et le plonge au cœur d’une saga familiale intergénérationnelle pour rendre hommage à cette capacité qu’ont les haïtiens à faire preuve de résilience dans l’adversité afin d’améliorer leur sort. Une illustration supplémentaire de la vitalité de notre littérature et, pour reprendre les mots de Kettly Mars, « un nouveau succès apporté au pays et aux lettres haïtiennes ».

Yannick Lahens est assurément une plume fine de son époque puisqu’avant « Bain de lune », c’étaient « La Couleur de l’Aube », « Guillaume » et « Nathalie » qui avaient connu de grands succès de librairie.

L’auteure est aussi très active dans la vie intellectuelle et culturelle en Haïti. Elle s’est adonné pendant trois bonnes décennies à l’enseignement des lettres à l’École Normale Supérieure et aujourd’hui, elle offre des conférences aux jeunes à travers le pays dans une véritable posture de prosélyte en plus de faire office de critique littéraire.

Ainsi, la remise du 3^e plus grand prix littéraire du monde ne recompense pas seulement son roman « Bain de Lune » mais aussi ses 25 années d’implication active dans le monde littéraire haïtien.

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